Eau : entre-soi éco-négationniste dans les Hautes-Pyrénées

Publié le par Henri LOURDOU

Eau : entre-soi éco-négationniste dans les Hautes-Pyrénées

Eau : entre-soi éco-négationniste

dans les Hautes-Pyrénées.

 

Imaginez une table-ronde sur l'eau et le changement climatique entre décideurs décidés à ne rien changer. C'est ce que l'entreprise Véolia vient de réaliser à Tarbes, avec la caution "scientifique" d'un météorologue médiatique dont l'optimisme délirant a ravi tous les participants

https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Bodin

Il ne manquait à cet événement qu'une chambre d'écho médiatique : elle lui a été volontiers donnée par le groupe Dépêche à travers un article complaisant (paru deux fois : dans La Dépêche du dimanche 23 avril, édition Hautes-Pyrénées, et la Nouvelle République du mardi 25) qui pose une fois de plus la question de l'éthique journalistique de ses employés... dont on comprend bien qu'ils doivent payer leurs factures et donc préserver leur emploi, mais n'y a-t-il pas des limites à la complaisance ?

 

On passera sur les erreurs factuelles dont l'article est parsemé. Mais lorsqu'il donne la parole à "un agriculteur" (dont ni le nom ni la raison de sa présence à cette table ronde regroupant "le préfet, des élus du territoire et des responsables institutionnels de la gestion de l'eau" ne sont précisés), on dépasse une limite dans l'insupportable. Qu'on en juge : il a "donné son point de vue, non sans regretter l'absence des "environnementalistes" et la "fabrication d'une éco-anxiété". "Les décroissants ont pris en otage tout le monde. Mais je rappelle que l'eau, on ne la consomme pas, on la transforme", a-t-il déclaré." Déclarations transcrites sans aucun recul, ni contextualisation.

Donc, faisons le travail de cette journaliste à sa place.

Les "environnementalistes" (dont il faudrait préciser de qui il s'agit) ont-ils été invités par Véolia à cette "table-ronde" ?

Rien n'est moins sûr ! Encore aurait-il fallu le préciser !

"Les décroissants ont pris en otage tout le monde" ? Que signifie cette affirmation péremptoire ? Ne s'agit-il pas là, très classiquement, d'une inversion des responsabilités ? Ne pourrait-on dire, à bon droit, que ce sont les productivistes-croissancistes à tout prix qui nous prennent en otage ? N'est-ce pas eux qui demandent toujours plus de créations de réserves d'eau de surface (dont, rappelons-le au passage, la CACG, participante à la table-ronde, est la conceptrice et la réalisatrice payée avec nos impôts) ? Et ceci alors que la ressource fond tendanciellement toujours plus (car nous ne confondons pas, comme Louis Bodin, météorologie et climatologie).

Mais le message principal de cette table-ronde est bien de "ne pas sur-réagir", c'est-à-dire de refuser de voir où sont les enjeux en préservant un statu quo bien confortable pour tous ces soi-disant dépositaires de l'intérêt général.

Le "pragmatisme" a bon dos. Et les généralités générales proférées par le préfet en conclusion sont des paroles non seulement mortes mais mortifères.

Il y a péril en la demeure. Et quoi que vous disiez, messieurs, il faudra bien changer profondément nos usages pour y faire face. Et d'abord les usages agricoles qui posent la question de notre régime alimentaire.https://vert-social-demo.over-blog.com/2023/04/plan-eau-de-macron-surtout-du-vent.html

 

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