Education, immigration : deux combats non menés par la Gauche

Publié le par Henri LOURDOU

En 1972, l'ouvrage de Mendel et Vogt porte un discours réformateur radical dans la continuité de "Pour décoloniser l'enfant" (1971) où Mendel décortiquait la crise finale de l'Autorité et la nécessité d'inventer de nouvelles formes de socialisation. En 2008 Claire Rueff-Escoubès fait l'inventaire d'une nouvelle approche, la sociopsychanalyse, qui n'a pas pris dans le champ universitaire où son initiateur, disparu en 2004, n'était qu'un outsider.
En 1972, l'ouvrage de Mendel et Vogt porte un discours réformateur radical dans la continuité de "Pour décoloniser l'enfant" (1971) où Mendel décortiquait la crise finale de l'Autorité et la nécessité d'inventer de nouvelles formes de socialisation. En 2008 Claire Rueff-Escoubès fait l'inventaire d'une nouvelle approche, la sociopsychanalyse, qui n'a pas pris dans le champ universitaire où son initiateur, disparu en 2004, n'était qu'un outsider.
En 1972, l'ouvrage de Mendel et Vogt porte un discours réformateur radical dans la continuité de "Pour décoloniser l'enfant" (1971) où Mendel décortiquait la crise finale de l'Autorité et la nécessité d'inventer de nouvelles formes de socialisation. En 2008 Claire Rueff-Escoubès fait l'inventaire d'une nouvelle approche, la sociopsychanalyse, qui n'a pas pris dans le champ universitaire où son initiateur, disparu en 2004, n'était qu'un outsider.
En 1972, l'ouvrage de Mendel et Vogt porte un discours réformateur radical dans la continuité de "Pour décoloniser l'enfant" (1971) où Mendel décortiquait la crise finale de l'Autorité et la nécessité d'inventer de nouvelles formes de socialisation. En 2008 Claire Rueff-Escoubès fait l'inventaire d'une nouvelle approche, la sociopsychanalyse, qui n'a pas pris dans le champ universitaire où son initiateur, disparu en 2004, n'était qu'un outsider.
En 1972, l'ouvrage de Mendel et Vogt porte un discours réformateur radical dans la continuité de "Pour décoloniser l'enfant" (1971) où Mendel décortiquait la crise finale de l'Autorité et la nécessité d'inventer de nouvelles formes de socialisation. En 2008 Claire Rueff-Escoubès fait l'inventaire d'une nouvelle approche, la sociopsychanalyse, qui n'a pas pris dans le champ universitaire où son initiateur, disparu en 2004, n'était qu'un outsider.

En 1972, l'ouvrage de Mendel et Vogt porte un discours réformateur radical dans la continuité de "Pour décoloniser l'enfant" (1971) où Mendel décortiquait la crise finale de l'Autorité et la nécessité d'inventer de nouvelles formes de socialisation. En 2008 Claire Rueff-Escoubès fait l'inventaire d'une nouvelle approche, la sociopsychanalyse, qui n'a pas pris dans le champ universitaire où son initiateur, disparu en 2004, n'était qu'un outsider.

Éducation, immigration :
deux combats non menés par la Gauche
et leur tragique résultat.

 

Il est toujours intéressant pour moi d'aller acheter le journal au kiosque (tant qu'il en reste : car on voit chaque jour reculer la presse imprimée au profit de la presse en ligne, ce qui ne représente pas pour moi un progrès...).

J'en profite en effet pour consulter toutes les "unes" des journaux et magazines d'actualité. Ce dimanche 10 décembre 2023, je constate que beaucoup de newsmagazines (l'Obs, l'Express...) affichent le portrait de notre sémillant Ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse, Gabriel Attal. "Marianne" titre de son côté, dans le même sujet : "Cette guerre de l'Éducation, et comment la France est en train de la perdre". Le sujet est en effet le piteux classement de la France dans le dernier baromètre Pisa et la réaction du Ministre concerné : j'y reviendrai.

Quant aux journaux hebdomadaires : le Figaro Magazine (supplément du Figaro) titre : "Immigration : la révolte des territoires" (sur le supposé projet du gouvernement de répartir les migrants dans tous les départements), et le JDD bollorisé : "Loi immigration : succès ou échec ?"

Ainsi, une vaste fraction du paysage médiatique est occupée par les messages national-déclinistes, autoritaires ou xénophobes de la Droite radicalisée.

Et ceci face à une Gauche silencieuse ou inaudible sur les deux terrains de l'Éducation et de l'Immigration.

Comment en est-on arrivé là ?

Il est plus que temps d'y réfléchir face aux échéances électorales qui nous attendent (européennes de juin prochain, puis élections locales (municipales, régionales, départementales) qui vont s'enchaîner avant les très attendues présidentielles et législatives de 2027).

 

 

Éducation : un terrain déserté par la Gauche depuis les années 80.

 

Il faut revenir aux batailles perdues du début des années Mitterrand (1981-84), avec d'abord les levées de bouclier (à gauche !) qui ont immédiatement suivi les rapports Legrand (sur le collège), et Prost (sur le lycée). Rapports aussitôt enterrés, dont les mesures-phares ont été réduites à la portion congrue ou transformées en mesures technocratiques d'économie budgétaire. Car, avant le "greenwashing", il y a eu le "pédagowashing", travestissant en mesures d'ordre pédagogique des mesures d'austérité budgétaire.

La grande bataille médiatique et militante du Service Public Unifié et Laïque d'Éducation (SPULE) visant à intégrer les établissements privés sous contrat d'association avec l'État, a recouvert l'autre bataille, plus idéologique et plus emblématique, contre le prétendu "pédagogisme" post-soixantehuitard des mesures envisagées dans ces ceux rapports.

Et le résultat fut qu'Alain Savary, ministre réformateur emporté par la défaite du SPULE dans l'opinion, suite aux grandes manifestations de 1984 des parents d'élève de l'enseignement catholique, rejoints par la Droite, est remplacé par Jean-Pierre Chevènement, apôtre du "retour aux fondamentaux et à l'élitisme républicain".

Parallèlement, les porteurs idéologiques de l'esprit réformateur, c'est-à-dire les rocardiens autogestionnaires de la "deuxième gauche", abandonnent leurs ambitions, quasi officiellement avec un numéro historique de leur revue "Intervention", fin 1985 qui conclue à la nécessité de revenir à ces fameux "fondamentaux" et à ne pas céder aux "mirages du pédagogisme".

Dès ce moment-là, qui correspond aussi à d'autres renoncements, la chose est acquise : l'Éducation nationale ne sera pas réformée dans un sens rompant avec l'autoritarisme normalisateur et socialement discriminatoire en vigueur.

Et le résultat est là : l'école française est aujourd'hui l'une des plus inégalitaires socialement de l'OCDE, avec des résultats moyens en baisse, recouvrant en réalité un creusement constant des inégalités entre élèves provenant des milieux les plus favorisés et ceux issus des classes populaires.

C'est la faillite prévisible de "l'élitisme républicain" vanté par JP Chevènment et tout son choeur d'antipédagos.

Face à cette déroute qui alimente la nostalgie réactionnaire la plus régressive, la Gauche reste muette depuis près de quarante ans...

Les quelques voix dissidentes, de Gérard Mendel à Philippe Meirieu, ont été recouvertes par le tumulte médiatique et les discussions de comptoir sur "la baisse du niveau" ou "le respect de l'autorité qui se perd".

Aussi, les remèdes sortis de son chapeau par Gabriel Attal (retour du redoublement, groupes de niveau...) ont le charme désuet des remèdes de grand-mère et la totale inconsistance des effets d'annonce.

Mais qu'a à dire la Gauche face à cette régression annoncée ? Rien ou presque.

Il serait temps de réinvestir ce champ de réflexion et d'action...

 

Immigration : la force du déni, à Gauche aussi

 

Pareillement, avec les quarante ans, récemment commémorés, de la "Marche pour l'égalité", on peut mesurer le renoncement accompli par les partis de Gauche lors de leurs passages au gouvernement, de 1983 à 1986, puis de 1988 à 1993, de 1997 à 2002 et de 2012 à 2017, à toute ambition de porter un discours offensif sur l'égalité des droits en matière d'immigration. Ici la défaite la plus emblématique est le renoncement au droit de vote pour les résidents étrangers non-européens aux élections locales : une promesse de 1981 jamais tenue.

Elle était grosse de tous les reculs ultérieurs, concernant notamment le droit au séjour et les conditions d'accueil favorisant l'intégration.

De ce point de vue encore, aucun parti n'est à l'abri des critiques. La posture défensive et frileuse est également partagée. Et elle devient franchement suicidaire au fur et à mesure que les enjeux augmentent.

Reprendre voix suppose de parler clair, comme sur l'École, en s'appuyant à la fois sur la valeur cardinale d'Égalité et sur une analyse réaliste et sans concession de l'état du monde, qui pousse à l'augmentation des migrations forcées.

 

 

Dans l'immédiat, résister aux régressions relève de l'urgence et de l'évidence. Cette résistance aura cependant plus de force et d'entraînement qu'elle s'appuiera sur un discours clair et sans concession sur les principes.

 

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