Tenues problématiques à l'école : instrumentalisations et confusion

Tenues problématiques à l'école :

Instrumentalisations et confusion.

"En annonçant, sur le plateau de TF1, dimanche 27 août, l’interdiction totale du port des abayas (robes longues de tradition moyen-orientale) et des qamis (tuniques pour les garçons) dans l’enceinte des collèges et des lycées, le ministre de l’éducation nationale, Gabriel Attal, a remis un totem de la droite sur la table".(https://www.mediapart.fr/journal/france/280823/interdiction-de-l-abaya-un-risque-juridique

On assiste là à une réactivation de la même confusion qui a entouré la question du port du voile depuis maintenant plus de trente ans.

En formulant une interdiction générale et absolue, et en faisant l'économie d'une analyse des situations au cas par cas, on met dans le même sac des attitudes individuelles d'adolescents en mal de provocation ou d'affirmation de soi au nom de leur liberté individuelle, et des stratégies délibérées de remise en cause de la liberté individuelle par l'imposition d'un uniforme identitaire.

Ce faisant, on radicalise des positions favorisant les replis identitaires au détriment-même de ce que l'on prétend promouvoir : la laïcité, la liberté individuelle et le vivre-ensemble.

Pourquoi céder à la demande de chefs d'établissement trop heureux de se défausser de leur responsabilité sur une directive venue d'en haut ? N'y a-t-il pas dans chaque établissement scolaire suffisamment d'adultes responsables pour évaluer collectivement les situations et apprécier en conscience à quoi ils ont affaire ? N'est-ce pas là d'ailleurs la quintessence de leur rôle d'éducateurs ? Cela suppose bien évidemment que les chefs d'établissement ne reproduisent pas eux-même dans leur collège ou lycée le rapport vertical et infantilisant qu'ils entretiennent avec leur ministre...