Les "gens du voyage" sont-ils une catastrophe naturelle ?

Publié le par Henri LOURDOU

Les "gens du voyage" sont-ils une catastrophe naturelle ?

Les "gens du voyage" sont-ils

une catastrophe naturelle ?

 

Soyons clairs : le découragement nous gagne à relire cent fois la même chose dans la presse locale, sans que personne, apparemment s'avise que l'on parle des "gens du voyage" sans leur adresser la parole (un élu local que l'on croyait pourtant "humaniste" et "de gauche" se vantant même de refuser d'aller les voir, car ce serait à eux de venir à lui...).

 

Et donc sans savoir, ni vouloir savoir pourquoi ils persistent à s'installer de façon illégale sur des terrains publics non prévus pour cela.

Même dans le discours d'un député se vantant de "trouver une solution", il n'est jamais question d'eux que comme d'un "problème" tombé du ciel, non comme des personnes qui ont une existence et une vie à gérer comme ils peuvent...ou comme ils ne peuvent pas, et auxquels il serait décent de commencer par s'adresser .

Les "gens du voyage" sont-ils donc "une catastrophe naturelle" et non des gens ?

 

Cette chosification porte un nom : cela s'appelle du racisme. Et il est particulièrement inquiétant que si peu de personnes s'en offusquent.

 

La question de "l'accueil" des "gens du voyage" n'est abordée que comme une source de problèmes à gérer, et non comme une nécessité d'abord de retisser des liens humains avec une population stigmatisée et marginalisée, y compris encore par la loi qui restreint la possibilité d'aires d'accueil aux seules communes de plus de 5 000 habitants, soit une fraction très limitée du territoire.

Leur interdiction de fait dans les campings, qui restreignent leur accueil aux caravanes à un seul essieu, concourt à une restriction toujours plus grande des possibilités de séjour.

La réalisation limitée des aires d'accueil officielles, l'absence de terrains familiaux autorisés où poser leurs caravanes encore plus.

 

Comment des élus responsables peuvent-ils ainsi se fermer les yeux devant une situation pour eux dramatique ? Situation encore accentuée par la crise de leurs activités traditionnelles, fortement impactées par le Covid.

 

 

Je suis écoeuré par tant d'hypocrisie, et d'appels subliminaux au pogrom antitsigane.

Les "gens du voyage" sont-ils une catastrophe naturelle ?
Les "gens du voyage" sont-ils une catastrophe naturelle ?

Post-Scriptum : "Les gens du voyage sont partis"

 

Après une semaine de déchaînement des commentaires hostiles sur les réseaux sociaux et dans les conversations de comptoir, c'est à la "une" du quotidien local qu'est annoncé le départ de ces squatters indésirables.

Encore une fois, l'article qui rend compte des conditions de ce départ n'aborde en rien la problématique des raisons qui ont conduit à cette installation sauvage. A savoir l'absence de tout lieu d'accueil légal...

La "morale" de cette histoire reste : "Qu'ils aillent se faire pendre ailleurs !"

C'est bien ce qui est suggéré par l'affirmation : "324 véhicules ont ainsi pris la direction de l'autoroute pour quitter le département, selon nos informations."

Ce nombre faramineux de véhicules (qui doit compter pour 2 le véhicule tracteur et la caravane tractée) est là pour justifier le terme "d'invasion" régulièrement utilisé pour décrire cet "épisode "douloureux" qui a secoué la commune d'Ossun pendant une semaine."

On apprend cependant au passage deux ou trois choses qui devraient interroger ceux qui acceptent de se poser des questions.

Tout d'abord la directrice de cabinet du préfet nous révèle que "dès leur arrivée nous nous étions entendus sur le fait qu'ils devaient partir aujourd'hui". Et que "l'arrêté préfectoral d'expulsion a été rédigé en ce sens."

Ensuite que ce "groupe des évangélistes a été plus généreux que prévu" selon le maire d'Ossun. Avec une "enveloppe financière plus conséquente que d'habitude, pour dédommager la commune et les organisateurs du "Rugby-Partage" (le tournoi de rugby pour enfants handicapés qui a dû être reporté en raison de l'occupation du stade).

Il n'en demeure pas moins qu'"il est encore trop tôt pour évaluer les éventuels dégâts sur les infrastructures sportives".

 

Quant à l'avenir, la seule leçon tirée semble qu'il faille travailler avec la gendarmerie "sur la mise en place d'un dispositif de protection à la fois d'urgence et pérenne, autour du complexe sportif."

Gendarmerie déjà mobilisée pour "sécuriser l'évacuation du complexe sportif d'Ossun". Pas moins d'"une trentaine d'hommes et de femmes des Psig (Peloton de surveillance et d'intervention de la gendarmerie) de Tarbes, Bagnères-de-Bigorre et Lourdes et des brigades de Tarbes, Vic-en-Bigorre et Tournay".

 

Ainsi est confirmée la thématique des "étrangers indésirables" qu'il ne s'agit que de repousser ailleurs...en attendant de les enfermer à nouveau, ou pire ?

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