Smartphone ou dumbphone

Publié le par Henri LOURDOU

Smartphone ou dumbphone

On a une relation comme ça,

Anna Wintour et moi,

...avec notre téléphone.

 

Une amie me montre avec jubilation cet article dans "L'âge de faire" (mensuel des alternatives) de juin. Elle sait que je possède un antique "dumbphone" (17 ans d'âge), et résiste imperturbablement à l'attrait de l'omniprésent "smartphone"...

Ainsi donc, à force d'être en retard, je deviendrais subitement hyperbranché et d'avant-garde ?

Je me méfie un peu de ce genre d'annonce de "grand retournement": je vois trop bien tous les attraits du "smartphone", dont je suis un profiteur collatéral (ma compagne a un "fairphone" -on a des principes !- dont je profite régulièrement des avantages : groupes whatsapp familiaux, échanges de photos, voire, je l'avoue, vidéos (à petite dose !), recherches Internet et avant-premières du "Monde" auquel elle est abonnée...)

Bref, j'hésite à me hausser du col. Et je pense que les sommités citées dans l'article qui font leur retour au "dumbphone" ont suffisamment de collaborateurs branchés sur leurs smartphones pour en profiter aussi.

Reste la question des jeunes anonymes cités : il s'agit davantage d'une prise de conscience de leur addiction et d'une désintoxication que d'une rupture totale. Car, sauf à postuler un effondrement du fonctionnement des infrastuctures numériques, on voit mal comment pourrait s'opérer une rupture de masse avec cette technologie.

Autre chose est la question du modèle économique à base de publicité payante qui fait fonctionner les opérateurs, et donc des algorithmes associés et des cookies de suivi des comportements des usagers.

Il y a bien un problème d'addiction aux écrans et de manipulation des désirs.

On ne le traitera pas avec une injonction aux ruptures individuelles avec le modèle dominant, si "branchées" puissent-elles apparaître.

Je ne pense pas avoir beaucoup de points communs avec Anna Wintour au final...

Publié dans écologie

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