Où va le monde ? Un marxisme-léninisme d'arrière-garde

Publié le par Henri LOURDOU

Où va le monde ? Un marxisme-léninisme d'arrière-garde

Où va le monde ?

Un marxisme-léninisme d'arrière-garde

 

 

Je reçois l'invitation suivante, dont la présentation me fait froid dans le dos : serions-nous revenus en 1970 ?

 

Soirée Débat

 

Dans le cadre des soirées d’éducation populaire ouverte à tous les publics

 

LA COMMISSION FORMATION DU PCF 65 VOUS INVITE AU DEBAT

 

Où va la Chine ? Ou va le monde ?

 

L’émergence de nouvelles puissances économiques et politiques telles que la Chine, l’Inde, le Brésil. etc. pose la question de nouvelles relations à l’échelle internationale et de nouveaux rapports de force face au bloc occidental et à la mondialisation capitaliste.

 

Aurait-il échappé aux concepteurs de cette présentation que le monde actuel n'est pas fracturé par l'opposition binaire et essentielle entre le "bloc occidental" porteur de la "mondialisation capitaliste" et le reste du monde pris comme une alliance potentielle d'anti-impérialistes opposés à cette mondialisation capitaliste ?

Et qu'en particulier, nous assistons à la montée en puissance de dictatures agressives, unies par leur haine de la démocratie et des droits humains : Chine et Russie en premier lieu ? Que la seconde est passée à l'acte avec son agression ouverte contre l'Ukraine, et la première prépare méthodiquement l'invasion de Taïwan, après avoir mis au pas les Tibétains, les Ouïgours et Hong-Kong ?

Durant les trois dernières décennies, le dépenses militaires de la Russie et de la Chine ont explosé, alors que les puissances du "bloc occidental" désarmaient...jusqu'à ce qu'elle perçoivent leur vulnérabilité potentielle et inversent le mouvement, depuis 2014 en particulier (annexion de la Crimée).

Face au "bloc occidental", reconstitué en fait par l'agression russe en Ukraine de 2022, tend en réalité à se constituer un "bloc des dictatures" qui joue du ressentiment anticolonial, en particulier en Afrique, comme on le voit au Mali (seul pays d'Afrique, avec l'Erythrée, à avoir voté avec la Russie à l'Onu sur la question ukrainienne...) : il est composé de la Russie, de la Syrie de Bachar le boucher de Damas, de la Biélorussie de Loukachenko, de l'Iran des mollahs, avec le soutien plus ou moins distancié de la Chine, de l'Inde, de la Turquie d'Erdogan, de l'Azerbaïdjan et des républiques d'Asie centrale, comme l'a montré le "sommet de Samarcande" de septembre 2022.

C'est bien ce "bloc des dictatures" qui constitue aujourd'hui le danger principal pour la paix du monde, et non le "bloc occidental" !

Et cela alors même que la priorité mondiale devrait être la lutte contre le changement climatique ! Et donc la promotion d'une démocratie mondiale à partir des institutions onusiennes et de leurs textes fondateurs.

 

Heureusement, pour revenir au sentiment de froid dans le dos introductif, et pour finir sur une note positive, d'autres voix issues de la tradition marxiste et venues du "Sud" ont su dépasser cette fixation sur les analyses soi-disant savantes sur l'impérialisme stade suprême du capitalisme.

Je pense en particulier à Dipesh CHAKRABARTI, penseur éminent du postcolonialisme et à présent de l'anthropocène, dont je viens de rendre compte du dernier livre.

Là est la bonne compréhension des enjeux mondiaux actuels, et pas dans un pâle remake du communisme de la Guerre froide.

Le repli identitaire actuel d'une bonne partie du PCF est une impasse. Aux communistes conscients de cette situation à en sortir leurs camarades nostalgiques...

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