Sara Lövestam

Publié le par Henri LOURDOU

Sara LÖVESTAM

Chacun sa vérité (Pocket, 2017)

Ça ne coûte rien de demander (Robert Laffont, 2017)

traduits du suédois par Esther Sermage.

 

Avec ces deux romans au héros improbable, Sara Lövestam renouvelle complètement le genre du roman policier.

Non seulement elle place au centre de l'intrigue un "privé" complètement atypique, mais elle nous sort opportunément de la surenchère d'hémoglobine et de tueurs en série qui fait de plus en plus l'ordinaire de ses collègues.

Ici, pas de meurtres, pas de tortures, pas d'exploits plus ou moins guerriers.

Mais des êtres un peu décalés, qui imaginent le pire ou qui racontent des histoires aux autres...

Les dénouements, après bien des rebondissements qui nous tiennent en haleine, ne rétablissent pas la Justice sur terre, mais permettent aux protagonistes de retrouver un peu de sérénité.

Et la vraie injustice, qui traverse ces deux volumes, est celle subie par le héros, Kouplan, détective sans-papiers, immigré iranien vivant à Stockholm, incarnation à lui seul des combats pour la justice dans le monde d'aujourd'hui.

Car il est également sur la route d'une émancipation personnelle tout aussi importante que son obstinée volonté de s'établir en Suède en toute légalité.

Une lecture captivante et roborative.

On attend avec impatience la suite des aventures de Kouplan.

Et ceci d'autant plus que vient de disparaître le père d'un autre anti-héros de roman noir, Philip Kerr, créateur de Bernie Günther, dont nous ne pourrons plus suivre les aventures sur fond de turpitudes historiques des années 30 à 50.

Publié dans Europe, Immigration

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