Pour une majorité écologiste

Publié le par Henri LOURDOU

Pour une majorité écologiste

Pour une majorité écologiste

Pourquoi je voterai "Printemps écolo" le 26 novembre

 

Nous avions déjà connu ce débat au sein des Verts entre 2004 et 2006 : une fragile majorité avait choisi la voie d'un "pôle de radicalité" avec les futures composantes du "Front de gauche", partisans du "non" au référendum de 2005 sur le Traité Constitutionnel Européen.

A l'époque, j'avais pris, avec d'autres, redevenus tout aussi fragilement majoritaires, la défense d'une autonomie du projet écologiste.

Ce qui nous avait valu le procès d'intention d'être des satellites, voire des sous-marins du PS, alors hégémonique à gauche.

Cette hégémonie du PS s'est alors déployée en effet en 2007 et 2012, avant d'éclater, sous le poids de ses contradictions, et de la poussé des idées populistes -nouveau visage soft du fascisme.

Aujourd'hui, alors que l'hégémonie relative de LFI sur ce qui reste de la gauche s'est affirmée grâce au vote utile pour Mélenchon - écho du vote utile pour Royal puis Hollande en 2007 et 2012 - , trois motions "radicales" sont offertes aux suffrages des 11 000 adhérents EELV.

Face à elle, une seule motion affiche clairement la couleur d'une centralité du projet écologiste dans le cadre d'une majorité à construire sans regarder uniquement sur notre gauche. Ce n'est certainement pas un hasard si les dissidents de gauche de la majorité du quinquennat précédent ont rejoint le "pôle écologiste" et non le PS ou LFI-Union populaire.

Ce n'est donc pas dans le cadre de la Nupes telle qu'imposée par Mélenchon pour les dernières législatives qu'une majorité écologiste peut se construire, mais bien dans une Nupes élargie à de futurs dissidents de la majorité présidentielle. Et dans cette perspective, qui passe par des victoires partielles dans l'opinion et au Parlement, EELV doit jouer un rôle central.

L'enjeu est énorme, et les forces pour le porter ridiculement faibles. Mais c'est bien dans cette direction stratégique qu'il faut orienter notre parti.

C'est pourquoi je voterai pour la motion A "Printemps écolo" le 26 novembre 2022.

 

Post-Scriptum 27-11 :

Les premiers résultats (sur 90% des bulletins) de nos AG décentralisées sont clairs : les trois motions radicales sont balayées avec respectivement 13,54%, 6,59% et 4,34% des voix, elles ne totalisent que moins de 25% des suffrages. Si la direction sortante obtient le score inespéré de 46,97%, elle devra négocier pour constituer une majorité avec la motion "Printemps écolo" (18,07%) et la motion "Ce qui nous lie" (9,6%) sur une base de préservation de la centralité de l'écologie dans le projet politique et d'élargissement-recentrage de la Nupes telle qu'elle est pour en faire un rassemblement majoritaire. Elle a aussi, potentiellement (il faut voir les résultats des votes sur les motions thématiques) le mandat de rénover notre fonctionnement pour rendre notre parti plus attractif, tout en préservant son fonctionnement démocratique.

Post-post scriptum du 4 janvier 2023 : 

Je me dois d'ajouter un commentaire sur le résultat final du 10 décembre de notre congrès : la motion majoritaire a choisi la voie du (faux) oecuménisme en intégrant toutes les motions dans une "motion de synthèse" avec partage des postes à la proportionnelle-majoritaire des résultats du congrès décentralisé : soit 8 postes sur 15 au Bureau Exécutif pour la motion "La Suite", 3 pour "Printemps Ecolo", 2 pour "La Terre-nos luttes", et 1 pour "l'Arche" et "Ce qui nous lie". L'avantage apparent est une unité de façade, l'inconvénient est de n'avoir tranché aucun débat stratégique en gardant tous les fers au feu. On va donc devoir rester dans le flou jusqu'à ce que les événements décident pour nous...Pas la meilleure manière de les influer, ni de susciter une adhésion claire.

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