Dans le brouillard de la présidentielle -2

Publié le par Henri LOURDOU

Dans le brouillard de la présidentielle -2

Dans le brouillard de la présidentielle 2 –

A la recherche du courage.

 

Ne pas avoir peur face au danger, ce n'est pas du courage : c'est de l'inconscience.

 

Il est donc normal d'avoir peur face à l'état des sondages -même s'ils sont à prendre avec des pincettes : cf Le Monde daté 5-11-21.

Le dernier sondage publié dans Le Monde daté 19 et 20-12-21 place Macron en tête (22,9 à 25,1% : on publie à présent des fourchettes) devant Pécresse (16,1 à 17,9 %), Le Pen et Zemmour (ex aequo avec 13,6 à 15,4%) ...et ensuite Jadot et Mélenchon (eux aussi ex aequo avec 8,9 à 9,2%).

Ce sondage, précise le journal, a été effectué du 7 au 13 décembre sur un panel de 10 928 personnes et les % calculés sur les 6 332 personnes "certaines d'aller voter ayant exprimé une intention de vote".

Face à un tel constat, comment ne pas avoir peur ?

 

Le courage consiste à ne pas se laisser dominer par cette peur.

A ne pas céder à la panique qui annihile la réflexion, au désespoir qui inhibe la volonté, ou à la paresse qui dispense de tout discernement.

La panique est ce qui anime les partisans tardifs -trop tardifs- d'une primaire qui ne pourrait être que bâclée et mettant sous le tapis tous les sujets qui fâchent ou qui peuvent fâcher à gauche.

Le désespoir est ce qui pousse à se réfugier dans l'abstention.

La paresse est ce qui peut pousser d'autres à la recherche du ou de la candidat-e miracle qui va obliger tous les autres à se retirer par l'évidence de sa "légitimité".

Tous ces réflexes, nés de la peur d'une disparition de la gauche au 2d tour, doivent être dépassés pour faire preuve d'un vrai courage.

Le risque est là, mais nous ne pouvons pas nous dérober.

 

Il va falloir, comme en 2017, affronter les vraies divisions qui empêchent la gauche française d'avoir une dynamique de rassemblement.

 

Certains disent que l'unité passe par la mise à l'écart des sujets qui divisent pour ne retenir que ceux qui rassemblent.

Je tiens au contraire que c'est le débat sur les sujets qui divisent qui peut créer la dynamique de rassemblement .

Cela suppose d'abord que l'on n'en fasse pas des sujets de polémique , mais de vrais sujets de débat, avec des arguments et des contre-arguments, pas des procès d'intention ou des accusations. Car cela seul peut permettre de cerner exactement les désaccords et donc permettre ensuite de voir où pourraient se situer les compromis acceptables pas tous.

Il va donc falloir apprendre à débattre entre partisans de Jadot, de Mélenchon, d'Hidalgo ou de Roussel.

Et cela sur deux grands sujets à mon avis :

-La primauté ou non de l'enjeu climatique et écologique et la façon de décarboner très vite notre économie dans la justice sociale

-La vision de l'égalité et de l'universalité des droits et ses implications dans la gestion du passé colonial de la France et ses séquelles, l'accueil des exilés, la laïcité, les relations internationales (la vision de l'Europe et de la Défense, nos rapports avec les différentes dictatures).

Dans ce débat, chacun doit avancer ses positions avec clarté : c'est le rôle d'une campagne électorale.

Ce débat doit être mené en faisant appel à l'intelligence des citoyen·ne·s et non seulement à leurs affects. C'est ainsi seulement que l'on peut éveiller un intérêt qui ne soit pas superficiel, et lutter efficacement contre l'abstention – qui est la vraie menace contre la démocratie.

 

Faut-il enfin l'ajouter ? En ce qui me concerne, je soutiens les propositions du Pôle écologiste, portées par Yannick JADOT. Et j'espère voir émerger du débat un compromis pas trop éloigné de celles-ci.

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