Lettre ouverte aux paysans sur l'agribashing, l'écolobashing et notre avenir commun

Publié le par Henri LOURDOU

Lettre ouverte aux paysans

sur "l'agribashing", "l"écolobashing"

et notre avenir commun.

 

Autrefois, on tuait les porteurs de mauvaise nouvelle. Aujourd'hui, on n'en est plus là : on se contente d'invectiver, et éventuellement d'intimider.

C'est ce qui arrive aujourd'hui à nos amis de FNE qui ont eu la mauvaise idée de contester juridiquement le déni climatique porté par les représentants majoritaires de la profession agricole à propos du niveau des autorisations de prélèvement d'eau sur le bassin de l'Adour-...et de gagner leur procès.

https://fne65.fr/irrigation-en-adour-la-justice-censure-les-autorisations-de-prelevements/

 

Il faut rappeler la portée avant tout symbolique de ce jugement, qui ne va pas "priver d'eau" du jour au lendemain les agriculteurs du bassin de l'Adour. Il ne constitue qu'une tentative de rappel aux réalités.

Rappeler aussi que certains d'entre nous, écologistes, sommes paysans, ou enfants de paysans, et que la plupart d'entre nous sommes descendants de paysans.

Nous avons bien conscience que face au changement climatique en cours les agriculteurs sont en première ligne : c'est eux qui devront faire face les premiers aux contraintes les plus dures.

Comme le rappelle l'Agence de l'Eau Adour-Garonne, le débit des cours d'eau va subir une baisse de 20 à 40% d'ici 2050 sur notre bassin versant.

Cela signifie que la ressource en eau disponible va baisser d'autant. Le changement climatique se traduit par des épisodes de sècheresse renforcés et plus fréquents d'un côté, des épisodes pluvio-orageux plus marqués de l'autre, mais au final un bilan de précipitations en baisse.

Arguer de la nécessité de construire de nouveaux barrages-réservoirs (même plus petits pour parer à une évaporation renforcée) est donc totalement illusoire.

On ne peut échapper à la nécessité absolue de diminuer la consommation d'eau, tout spécialement en période d'étiage.

La profession agricole est donc confrontée à un redoutable défi : celui de faire évoluer en conséquence ses productions et ses modes de productions.

Nous devons tous en être conscients, et refuser tout discours de déni et de désignation de bouc-émissaires.

Les écologistes sont prêts à accompagner et soutenir cette réflexion et cette action de transition agricole, et à payer le prix de cette nécessaire transition : la société dans son ensemble doit la soutenir, notamment en acceptant de payer plus cher des produits alimentaires qui constituent la base de la vie de chacun.

Ainsi sortirons-nous de la double impasse de "l'agribashing" et de "l"écolobashing".

Publié dans écologie

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