Israël-Palestine : solution à un ou deux Etats ?

Publié le par Henri LOURDOU

Israël-Palestine :
solution à un ou deux États ?

 

Il peut paraître surréaliste ou hors de propos d'évoquer ce débat en ce moment. C'est pourtant la réception de la référence de cet intéressant article récent qui m'a remis en tête cette problématique : https://culturedepaix.blogspot.com/2023/10/israel-palestine-un-etat-ou-deux-etats.html

La solution à deux États est la plus souvent évoquée : elle a pour elle l'avantage d'un cadre juridique international déjà défini. Du plan de partage de l'Onu de 1947, jamais appliqué, aux accords d'Oslo de 1993, jamais appliqués, on est cependant entré dans la logique du fait accompli colonial et du mitage régulier et comme inexorable de la part palestinienne...

Cet état de fait et le maintien permanent du conflit conduisent à un scepticisme très majoritaire des deux peuples concernés : comme le rappelle l'article ci-dessus, seul 1/3 des Israéliens et 1/3 des Palestiniens valident cette solution à deux États.

Elle supposerait en effet un minimum de confiance réciproque qui n'existe pas. Et aujourd'hui moins que jamais.

Par ailleurs elle laisse totalement de côté la question de la forme de ces deux États, au nom du principe de la souveraineté nationale des deux peuples...

Or, il n'est pas indifférent, dans un cas comme dans l'autre, de poser la question du caractère laïque et démocratique de l'État. Car là est la clé d'une coexistence pacifique.

Par ailleurs, l'exiguïté et l'interpénétration des populations dans le territoire pose la question de la viabilité de deux États juxtaposés et étrangers l'un à l'autre.

Enfin, la question du retour des exilés pose celle de la relation coloniale au territoire et donc de l'égalité des droits entre tous ses habitants.

Pour toutes ces raisons, je me suis pour ma part rallié au point de vue, que j'ai découvert dans la lecture d'Edward Saïd, Palestinien exilé, de la solution à un État. Cette solution est également défendue par différents militants pacifistes israéliens, d'Uri Avnery à Michael Warshwaski. Un Etat binational, laïque et démocratique, où la reconnaissance des différentes langues et cultures ne déboucherait pas sur des droits différents.

Elle inclut en effet la nécessaire rupture avec l'imaginaire nationaliste et colonial. Une rupture qui demande, comme en Afrique du Sud, où elle est en cours, un long travail d'émancipation. Mais, hors de ce chemin, il n'y a me semble-t-il, que des déconvenues à attendre.

Aussi, méfions-nous, une fois de plus des "réalistes" qui pavent le chemin de l'enfer de leurs bonnes intentions.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article