Nouveau fascisme et nouvelle démocratie

Publié le par Henri LOURDOU

Nouveau fascisme et nouvelle démocratie

 

 

Deux choses ont suscité la rédaction de ce texte : tout d'abord la confirmation par deux chercheurs ("Le Monde" daté 28-12-18 , p 18), que le mouvement des "gilets jaunes" n'est que le prélude à la constitution d'un "mouvement cinq étoiles à la française"; et ensuite la relecture de deux articles d'août 2017 de ce blog : "Le danger fasciste existe-t-il aujourd'hui" et "A quoi reconnaît-on le fascisme ?"

Il est en effet nécessaire aujourd'hui de lutter sur plusieurs fronts, ce qui s'accompagne de bien des confusions et nécessite une grande vigilance intellectuelle.

Et une hiérarchisation pas toujours évidente des priorités immédiates...

Si la priorité de fond est bien l'urgence écologique, si le moyen à privilégier sur la durée pour y faire face est bien la revitalisation de la démocratie et son passage à l'âge adulte, il peut arriver que le danger immédiat nous amène à passer alliance avec des gens qui n'ont aucun sens de l'urgence écologique, ou qui pratiquent la démocratie à l'ancienne.

Et ce peut être le cas face à ce nouveau fascisme qui émerge.

Car le doute ne peut plus être permis : nous ne pouvons que reconnaître dans ce mouvement des "gilets jaunes", solidifié et structuré, certains des traits qu'Umberto Eco avait recensé dans son texte "Reconnaître le fascisme":

"-Culte syncrétiste et occultiste de la tradition, alliant des sources contradictoires-Irrationalisme-Culte de l'action pour l'action-Unanimisme et refus des désaccords-Peur de la différence et de l'étranger-Appel aux frustrations des classes moyennes-Obsession du complot et nationalisme."

Et, comme il le précisait lui-même, "il suffit qu'un seul d'entre eux soit présent pour faire coaguler une nébuleuse fasciste".

Leur programme peut bien, comme ceux de leurs prédécesseurs, comporter quelques points "progressistes", sur lesquels s'attardent certains intellectuels "de gauche" complaisants, la dynamique d'ensemble est claire : une alliance RN-"gilets jaunes" est tout aussi envisageable que l'a été celle entre la Ligue néofasciste de Salvini et le M5étoiles de Di Maio en Italie. Ainsi le "populisme de gauche" va-t-il certainement éclater entre ceux qui pencheront dans le sens du populisme, et ceux qui se rappelleront ce qu'est la gauche. Encore un beau gâchis dû au confusionnisme.

Face à une telle perspective, unir tous les libéraux et les démocrates est un impératif moral et politique absolu qui ne supporte pas la moindre hésitation, ni la moindre ambigüité.

Cela n'implique par ailleurs aucun renoncement à notre priorité écologique, ni à notre programme de refondation de la démocratie, au contraire, mais une clarté constante sur la désignation de l'ennemi principal : le fascisme de toujours qui vise à détruire le cadre-même du débat démocratique.

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