Une nouvelle période politique

Face à la politique du pire :

organiser la résilience.

Ainsi le gouvernement a choisi la pire des solutions pour "calmer le jeu" : renoncer pour six mois aux augmentations de la taxe carbone et de la convergence des taxes sur le gazole avec celles sur les autres carburants, repousser la mise en place de nouvelles normes de pollution sur les contrôles techniques.

Cela avec l'aval, et même à la demande, de tous les partis d'opposition, y compris ceux se présentant comme "convertis à l'écologie"...à la seule exception d'EELV.

Ce faisant, il affiche un renoncement clair à la transition énergétique, déjà préfiguré par les annonces sur la Programmation Pluriannuelle de l'Énergie le 27 novembre.

Nul doute que la concertation décentralisée annoncée pour les trois prochains mois pérennisera ce renoncement.

Nous entrons donc dans une nouvelle période politique : celle où des écologistes isolés et minoritaires vont devoir faire face à une majorité climatosceptique de fait, dans un contexte où les effets du changement climatique vont se multiplier et mettre à l'épreuve nos conditions de vie et nos institutions.

Il ne nous reste plus, me semble-t-il, qu'une option pour éviter le sauve-qui-peut général et la montée des violences incontrôlées, sur fonds de rumeurs et de paniques identitaires, favorisant toutes les aventures politiques autoritaires et liberticides .

Il s'agit d'organiser la résilience.

En quoi cela peut-il consister ?

Tout d'abord, à préserver un minimum d'échanges rationnels et fondés sur des informations vérifiées, en refusant la propagation des rumeurs Internet et le sensationnalisme médiatique.

Ensuite à éviter toutes les surenchères génératrices de violence.

Et puis, bien sûr, à pratiquer la solidarité au quotidien en refusant le repli et le chacun pour soi.

Cela implique d'organiser des communautés de résilients autour de techniques et de pratiques permettant ou favorisant l'autonomie alimentaire et énergétique, et la résistance aux aléas climatiques.

Telle doit être désormais à mon avis la tâche du mouvement écologiste dans son ensemble.