Les écologistes et les élections de 2012
Texte interne à EELV 65 de novembre 2011 :
Les écologistes et les élections de 2012 :
comment gérer une stratégie autopunitive ?
Les jeux sont faits : le Conseil Fédéral du 19-11-11 d'EELV devra se prononcer sur un accord a minima avec le PS. Quelles que soient les contorsions sémantiques, pas question de renoncer à la construction de l'EPR de Flamanville, ce qui obère d'autant la crédibilité d'une volonté affichée de sortir du nucléaire.
Ce qui est en cause, c'est une stratégie contradictoire : d'un côté la volonté de porter jusqu'au bout une candidature autonome aux présidentielles, donc la nécessité de marquer nos différences avec le PS pour gagner un maximum de voix; de l'autre la décision de négocier dès à présent un accord politique avec ce même PS pour obtenir un maximum de circonscriptions gagnables aux législatives, dans le cadre de candidatures communes, afin d'avoir un groupe parlementaire à l'Assemblée.
Comment gérer cette contradiction ?
C'est tout l'enjeu qui est devant nous.
Au passage, et pour mémoire, je rappellerai la stratégie alternative proposée par Dany Cohn-Bendit, et à laquelle je souscrivais, de participer aux primaires de toute la gauche avec notre candidat, puis de négocier, sur la base du rapport de force ainsi établi, un accord portant à la fois sur les présidentielles et sur les législatives.
A retenir pour la prochaine fois...
Pour l'heure, la question est de sortir du piège que nous nous sommes tendu nous-mêmes.
Il ne peut être question à présent d'avaliser l'accord au rabais qui sera présenté au CF du 19-11. Il ne nous reste plus qu'à tenter de faire faire le meilleur score possible à Eva JOLY, sans pour autant barrer la route à un accord de 2d tour. Donc à nous « mélenchoniser »! Tâchons simplement de le faire avec plus d'élégance et de panache que notre ami Mélenchon.
Avançons donc partout et de façon pédagogique nos propositions pour une majorité alternative au sarkozisme.
PS du 10-2-12 : L'accord au rabais a été avalisé par le Conseil Fédéral d'EELV à 75%, au motif au'il nous garantissait en cas de victoire un groupe parlementaire. Les “rentiers” du PCF ne sont pas les mieux placés pou nous faire la leçon, eux qui bénéficient d'une prime aux sortants. Attendons avec intérêt de voir quel accord sortira du 1er tour des présidentielles entre PS et Front de Gauche !
Par ailleurs cet accord a porté ses fruits vénéneux annoncés : La dynamique de campagne déjà bien avancée a tranché : Eva Joly est hors-jeu et Mélenchon occupe tout l'espace à gauche du PS; l'élégance et le panache sont donc discrédités, et d'autant plus que l'équipe de campagne d'Eva Joly n'a pas eu l'intelligence de jouer cette carte de façon systématique et cohérente.
Le grand dommage d'un tel ratage est que l'enjeu européen, enjeu principal à mon avis, est trusté par la vieille alliance contre-nature du “non de 2005” qui mélange réflexes souverainistes-xénophobes et aspirations progressistes-fédéralistes. Tout cela au détriment d'une vraie coalition progressiste pour une autre Europe, sociale, écologique et démocratique.
Mais ne renonçons pas pour autant : la voie de l'espérance est là. Nous devons continuer à l'indiquer sans faiblir.