Quelles voies pour la solidarité internationale ?
Notre sentiment d'impuissance collective et individuelle face aux guerres qui se développent pose la question du choix des voies et moyens pour exercer notre solidarité avec ceux-celles qui les subissent.
Deux articles partagé par l'excellent blog "entre les lignes entre les mots", à propos de l'Ukraine et du Soudan, ainsi qu'une réflexion personnelle sur la Palestine, me procurent quelques pistes de réponse.
https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/06/06/renforcons-la-defense-du-ciel-ukrainien/
Dans ces deux articles sur le Soudan et sur l'Ukraine, l'accent est mis sur la protection des populations civiles sans omettre la question des responsabilités politiques des conflits armés.
Ainsi, concernant le Soudan, la responsabilité des Émirats Arabes Unis dans l'alimentation des moyens militaires des FSR est soulignée, ainsi que son projet politique de force régionale impériale. Concernant l'Ukraine, c'est bien la responsabilité de la Russie de Poutine et son choix de s'attaquer prioritairement aux civils qui est mise en avant.
Si le choix de moyens précis de soutien n'est pas précisé dans l'article sur le Soudan, il est clair que c'est l'auto-organisation de centres de refuge par les comités de résistance issus de la révolution de 2018-19 qui constitue l'initiative à soutenir. Pour cela, on peut joindre les organisations de la diaspora comme le médium Sudfa en France.
En ce qui concerne l'Ukraine, une initiative de crowdfunding est proposée pour permettre l’achat de complexes thermovisionnels uniques, produits en Ukraine, pour le 1020e régiment de missiles anti-aériens. Ceci à travers un collectif de professionnels du cinéma Kinospyka "né dans les premiers jours de l’invasion à grande échelle, lorsque, le 1er mars 2022, nous avons réuni des amis, des connaissances et des collègues du monde du cinéma pour agir. Une partie de notre équipe a immédiatement pris les armes, tandis que les autres se sont mis à aider."
Cette façon de procéder est typique de la situation ukrainienne où la société civile organisée supplée les carences d'un État encore handicapé par les problèmes de corruption chronique.
Concernant la Palestine, nous sommes actuellement confrontés à deux initiatives qui ont diversement franchi le cap de l'invisibilité médiatique, mais qui soulignent toutes deux les limites de l'action citoyenne directe.
Ici, les populations civiles palestiniennes, à Gaza comme en Cisjordanie, sont dramatiquement seules et seule une action des États, faisant suffisamment pression sur le gouvernement israélien, alliée à un réveil éthique d'une fraction suffisante de la population juive israélienne, peuvent changer la donne.
Dans ces trois cas, la vigilance et la mobilisation citoyenne dans nos pays en paix sont des facteurs déterminants, même s'ils peuvent paraître dérisoirement insuffisants à certains. Se disputer ou se diviser sur les mérites comparés des différents soutiens constitue une énergie gaspillée en pure perte. L'instrumentalisation de ces causes à des fins de politique intérieure est la pire des attitudes.