Delphine MINOUI Retour à Daraya
Abonné à KOMETA depuis son n°1, je vois cette revue grandir : de 4 parutions par an, elle vient de passer à 6, avec une pagination réduite de 208 à 160 pages, mais un volume annuel qui passe de 832 à 960 pages.
Son contenu est toujours aussi passionnant, d'autant qu'il tend à s'élargir géographiquement, comme le souligne son changement de sous-titre : "A l'Est du nouveau" est devenu "Raconter le monde qui bascule", avec des articles qui portent sur le Moyen Orient, l'Extrême Orient et les Etats Unis. On attend les articles sur l'Afrique et l'Amérique latine...
Ici, je me contente de rapporter ce "retour à Daraya" de Delphine MINOUI, dont l'ouvrage "Les passeurs de livres de Daraya" constituait un des témoignages les plus précieux sur la révolution syrienne.
Ce retour montre essentiellement deux choses : les séides d'Assad et ses alliés russes, libanais et iraniens ont bien "brûlé le pays" comme ils l'avaient promis, mais ils n'ont pu tout brûler, ni tuer tous les activistes de la révolution, et les survivants ont gardé au coeur la volonté de construire une autre Syrie.
Ils ont plus que jamais besoin de notre solidarité, malgré les immenses défis qui se présentent à eux, dont l'ambiguïté du "régime de transition" n'est pas le moindre.
Les massacres récents de civils alaouites, suite à une incursion armée de groupes issus de l'ancien appareil répressif, sont un signe inquiétant, dont il faudra suivre les conséquences avec la plus grande attention. De même concernant l'accord passé entre le pouvoir intérimaire et les autorités du Rojava dans l'optique de la reconstruction d'un Etat décentralisé et démocratique garantissant toutes les libertés.