Comment combattre l'Axe Trump-Poutine ?

Publié le par Henri LOURDOU

Comment combattre l'Axe Trump-Poutine ?
Comment combattre l'Axe Trump-Poutine ?


 

Ainsi les choses sont de plus en plus claires. L'agression télévisée du triste bouffon de la Maison Blanche et de son acolyte contre Zelensky devrait mettre les choses au point pour toustes ceux-celles qui n'auraient pas encore compris. Je pense notamment ici aux imbéciles heureux de l'anti-impérialisme US et du pacifisme hors du temps...

Mais il se trouvera malheureusement tout un tas de gens pour pratiquer la politique de l'autruche, sur ce sujet comme sur d'autres. Car cette situation inédite nous met face à de nouvelles responsabilités lourdes à porter...

Cet Axe Trump-Poutine met en effet en face de l'Ukraine tout le poids de la première puissance militaire mondiale (les USA) et de la 3e (la Russie). L'UE et le Royaume Uni, derniers espoirs d'une Ukraine indépendante, appuyés sur une ONU chancelante, mais toujours majoritairement acquise à la cause ukrainienne (comme, d'ailleurs, à la cause palestinienne, et il serait intéressant de comparer les votes des pays sur les deux sujets), ont une énorme et nouvelle responsabilité.

Que sera-t-il possible de mettre en oeuvre rapidement ? Toute la question est là. Cela passe à l'évidence par une mobilisation de la société civile, ici comme aux USA, face à la trahison de la Charte de l'ONU par ces derniers. Mais aussi partout dans notre monde à présent globalisé.

Combattre l'Axe en Afrique

Dans ce nouveau combat antifasciste mondial, ainsi que le montre le vote à l'ONU du 24 février, et ainsi que l'analyse Achille Mbembe dans "Le Monde" du 12-13 janvier, nous aurons à nous allier avec la société civile africaine qui se bat contre les dictatures militaires "néo-souverainistes" du Sahel. Il n'est pas en effet indifférent que celles-ci (Mali, Burkina, Niger) aient voté contre le soutien à l'Ukraine, que la Guinée se soit abstenue, alors que quatre autres États africains se sont joints aux 18 votes contre cette résolution (Soudan, Centrafrique, Burundi, Guinée équatoriale en plus de l'Érythrée déjà acquis à Moscou en 2022).

Ainsi l'Afrique fournit le plus fort contingent d'alliés à l'Axe Trump-Poutine, alors que les soutiens à l'Ukraine s'y réduisent spectaculairement (seulement 8 pays, contre 21 en 2022).

Comme l'écrit Achille Mbembe, l'opposition possible à cette dérive repose sur les nouvelles générations partagées entre promoteurs "d'une démocratie substantive", "regroupant surtout des organisations féministes, des associations civiques, des mouvements citoyens et des collectifs de jeunes, d'artistes et d'intellectuels et chercheurs en quête d'alternatives", et promoteurs d'un "néo-souverainisme", "convaincus que ce sont les rapports de force qui, en fin de compte, créent le droit, ses adeptes n'hésitent point à soutenir les coups d'État et les régimes militaires pourvu que ceux-ci s'affichent comme des remparts efficaces contre la prédation néo-coloniale et impérialiste."

Ce sont ces derniers, en majorité maliens si j'en crois le nombre de drapeaux, que j'ai croisés le 18 janvier à Paris place de la Nation, où ils avaient organisé un rassemblement de soutien à l'Alliance des États du Sahel contre les supposées velléités d'intervention militaire de la CEDEAO (Communauté des États de l'Afrique de l'Ouest) - voir photo ci-après. Ce militarisme africain, très masculin, voire masculiniste, s'oppose frontalement aux aspirations féministes, écologiques et démocratiques portées par la Fondation de l'innovation pour la démocratie créée par Achille Mbembe à Johannesburg pour soutenir les premiers. Ainsi se dessinent les contours d'une Alliance antifasciste mondiale des sociétés civiles qu'il va falloir concrétiser.

Une réponse mondiale de la société civile à la vague fasciste les 21 et 22 mars 2025.

Cet appel adopté à Londres les 16 et 17 novembre par des mouvements issus de 15 pays me semble particulièrement bienvenu : l’événement du week-end a rassemblé des personnes de la Barbade, de Grande-Bretagne, du Canada, de Catalogne, du Danemark, de France, d’Allemagne, de Grèce, du Japon, de Norvège, de Pologne, d’Afrique du Sud, des États-Unis, de Tunisie, de Tchéquie…
Journée mondiale contre le racisme et le fascisme

Nous appelons les progressistes de la planète, individus comme mouvements, toutes celles et tous ceux qui s’opposent au racisme et au fascisme, à se mobiliser pour construire une riposte unie à une menace mortelle pour nous toutes et tous.

Nous devons affronter et vaincre ceux qui promeuvent la haine et la division et le faire avec de larges mouvements fondés sur la diversité, la solidarité et l’unité.

Nous appelons à une journée mondiale d’actions contre le racisme et le fascisme, dans les villes du monde entier, au nord comme au sud, samedi 22 mars 2025 et autour de cette date, à l’occasion de la Journée internationale contre le racisme.

Il y a des moments dans l’histoire où il faut se lever et faire entendre sa voix, et nous sommes dans un tel moment. La situation est grave et urgente, mais nous sommes la majorité ; nous pouvons gagner. ¡No Pasarán !”

https://worldagainstracism.org/2025-waraf/london-calling-fr/

 

Cet appel issu du réseau "world against racism" a été répercuté en France par le réseau "Marche des solidarités https://www.antiracisme-solidarite.org/accueil

Il comprend des organisations nationales : la LDH (Ligue des droits de l’Homme), Attac France, La Cimade, Confédération générale du travail (CGT), Fédération syndicale unitaire (FSU), Femmes Egalité, Groupe d’information et de soutien des immigré⋅es (Gisti), Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap), Oxfam France, SOS Racisme, Syndicat des avocat·es de France (SAF), Union syndicale Solidaires .

Mais aussi de nombreux collectifs locaux.

Ce réseau a vocation à s'élargir au maximum, car il convient, à l'heure des convergences au sommet entre Trump, Poutine et Netanyahou, de marquer l'existence d'un potentiel rassemblement majoritaire contre le fascisme conquérant.

Quelles alliances géopolitiques ?

En parlant en introduction des adeptes de la politique de l'autruche, je pensais à nos dirigeants européens, pris totalement à contre-pied par Trump, et confrontés à la terrible perspective de la disparition du parapluie militaire américain sur l'Europe.

Dans un premier temps, et on peut le comprendre, ils s'attellent à un exercice peu crédible de maintien formel de l'alliance Atlantique pour tenter de gagner du temps face à Poutine. Ceci en faisant comme si les USA n'allaient pas abandonner totalement et immédiatement tout soutien militaire à l'Ukraine.

Or cette perspective risque de se vérifier rapidement, tant les contrepoids aux volontés de Trump semblent s'être évanouis dans l'administration fédérale américaine.

De fait, et tout aussi paradoxalement que les positions renversantes de Trump, c'est peut-être du côté de la Chine que le respect de la légalité internationale et des résolutions de l'ONU peut trouver un soutien. Si la Chine s'est abstenue sur le vote de la résolution du 24 février 2025 condamnant l'agression russe , elle s'est toujours référée à la légalité onusienne, notamment dans sa revendication sur Taïwan (exclue de l'ONU faut-il le rappeler en 1972 à la suite du rapprochement stratégique conçu par Henry Kissinger avec la Chine de Mao). Son abstention, comme celle de nombreux pays du Sud, vise à dénoncer le deux poids deux mesures de l'Occident concernant la Palestine.

Si l'UE fait les yeux doux à l'Inde de Narendra Modi, c'est à la fois pour des raisons commerciales et géopolitiques. Mais cela ne fera pas le poids face à une alliance Trump-Poutine.

Il faut sans doute plus d'audace stratégique, comme en 1941, pour contrer ce duo maléfique et dangereux pour la paix mondiale.

Et ce d'autant plus que l'UE est handicapée par ses divisions internes. Si la Hongrie de Orban a franchi le Rubicon en votant contre la résolution de l'ONU du 24 février, l'Italie de Meloni, qui a voté pour, comme tous les autres États européens, va devoir confirmer sa rupture avec l'Amérique de Trump en s'inscrivant dans un nouveau cours européen indépendant.

Ce qui ne saurait empêcher la société civile de continuer à se battre pour le respect des droits humains en Chine comme en Inde, et le respect de l'État de droit en Italie comme en Hongrie.


 

PS : l'analyse géopolitique de mon vieux camarade Alain Lipietz (en date du 2 mars) :

À la conférence de Londres, la Grande-Bretagne a invité tout ce qui, dans « l’Otan moins les USA », dispose de quelques éléments d’armées et d’armureries encore susceptibles d’aider l’Ukraine à résister à l’invasion russe. Ce résidu de « monde libre », à supposer qu’il parvienne à s’unir sur une stratégie politico-militaire (et d’abord industrialo-miliaire), va devoir affronter le problème majeur : il est totalement encerclé par un camp politique, celui que dans un petit livre prémonitoire Insel et Hénin ont appelé « Le National-Capitalisme Autoritaire [NaCA], principal menace pour les démocraties ». Ce camp idéologico-politique dirige aujourd’hui les plus grandes puissances mondiales, USA, Russie et Chine, et ronge les démocraties de l’intérieur. La situation est donc pire qu’en 1939. Comme en 1939, cette situation résulte de 3 décennies de libéralisme économique, auquel se sont ralliés cette fois les forces de la gauche institutionnelle. Il est sans doute trop tard pour corriger cette faute monumentale, qui reste cependant l’enjeu de la 3e guerre mondiale larvée qui se profile depuis la crise des Subprimes (2007-2008), comme Karl Polanyi pouvait, dans « La Grande transformation », interpréter la 2e Guerre mondiale comme la compétition entre 3 réponses possibles aux dégâts et à la crise du « libre marché » (la Grande Dépression) : stalinisme, fascisme ou social-démocratie.

Aujourd’hui comme en 39 les regroupements dont dépend l’avenir de l’Humanité en sont à l’heure des choix diplomatico-militaires, à l’heure de la réalpolitique et de la précision.

« Realpolitique » parce qu’il faut manœuvrer pour se ménager le maximum d’alliés, y compris peu ragoutants. « Précision » parce que la realpolitique des adversaires du nouvel axe Trump-Poutine-Xi est tout de même subordonnée à un objectif stratégique : la reconstruction d’un monde réglé par la démocratie et le droit international et à même d’affronter la crise écologique globale qui menace de tout emporter. Il faut résolument abandonner les catégorisations faciles héritées du passé telles que « nazis », « Sud global » et autres mots-valises obscurcissant les choix. Un exemple : si l’on pense, sur la simple base d’un geste mal décrypté, que Trump et Musk sont des « nazis » (c.a.d. génocidaires), alors il faut chercher l’accord avec la Russie par-dessus le cadavre de l’Ukraine ou avec la Chine par-dessus le cadavre de Taiwan, comme Roosevelt et Churchill n’ont pas hésité, dès qu’elle fut possible, devant l’alliance avec Staline sur le cadavre de la Pologne, en « oubliant » Katyn.

Je ne le pense pas. Il faut être précis. Dans le vaste ensemble des « illibéralismes » (dont Napoléon III fut le précurseur), le fascisme ajoutait les milices populaires violentes (les « faisceaux »), et le nazisme ajoutait au fascisme l’objectif d’une pureté raciale génocidaire. Le NaCA rassemble de même de nombreuses variantes, et ces nuances doivent guider les choix tactiques des démocraties. Le trumpisme, avec l’amnistie des milices qui prirent d’assaut le Capitol, se rapproche d’un fascisme, ce qui n’est pas le cas des Fratelli d’Italia de Meloni. La question de la réversibilité démocratique d’un NaCA au pouvoir va devenir centrale, et le cas turc sera paradigmatique, plus que le cas polonais. Je ne pense pas non plus que « le Sud global » existe, surtout pas comme un bloc allié potentiel de l’Europe (faudrait déjà choisir entre le Maroc et l’Algérie....). En 1940, face à l’Axe fasciste et à leurs propres colonialistes, les nationalistes du Sud se sont profondément divisés : Mao Zedong avec les démocraties occidentales, Soekarno avec le Japon, Nehru hésitant...

Je n’ai pas de solution, mais une liste de questions, de lignes de recherches d’alliés.

1. Ne pas tirer un trait sur les USA. Je l’ai écrit il y a quelques jours : Trump n’est pas dans le rôle du naïf Chamberlain, revenant de Munich après avoir cru acheter la paix au prix du déshonneur (céder les Sudètes à Hitler). Il est plutôt dans le rôle de Staline s’entendant avec Hitler pour se partager la Pologne et les Pays Baltes. N’empêche : rien n’indique que le peuple des USA, qui certes a donné à Trump la majorité absolue, ait vraiment donné à Trump le mandat de faire ce qu’il fait depuis son arrivée à la Maison Blanche. Rien n’indique que sa politique se révèlera conforme aux intérêts du peuple des USA ni même du capitalisme US. Et il est fort possible que le tandem Trump-Musk s’achèvera comme le tandem Hitler-Röhm : SS contre SA, l’un accrochant finalement l’autre à un croc de boucher dans une Nuit des Longs-couteaux. Sous la contestation interne et faute d’obtenir ce qu’il cherche fondamentalement (enrôler la Russie dans « sa » vraie guerre, contre la Chine), même Trump peut un jour rompre son pacte satanique avec Poutine.

2. Ne pas oublier les autres alliés du premier jour de l’Ukraine, les démocraties du Pacifique, Australie, Nouvelle Zélande, Corée du Sud (laquelle vient elle-même d’échapper à un coup d’État). Ceux -là sont à la fois les possibles victimes collatérales de l’Axe Trump-Poutine-Xi et les alliés indispensables de Trump dans une guerre avec la Chine. Ils ont donc sur les USA d’importants moyens de pression. Ne pas oublier non plus ces démocraties des Amériques, Canada, Mexique, Colombie (j’ai renoncé au Brésil de Lula...) directement attaquées par Trump.

3. Jouer des contradictions de l’axe NaCA. Je l’ai déjà dit : la faiblesse du camp NaCA, c'est le Na. Le camp NaCA est homogène dans sa haine de la démocratie et des conquêtes sociétales du XXe siècle (féminisme etc), mais tout aussi miné que le Pacte Ribbentrop-Molotov par les rivalités nationales et l’inévitable affrontement USA-Chine. L’idéal serait de rompre l’alliance Russie-Chine mais je n’y crois pas : la Chine a obtenu la vassalisation de la Russie en échange du soutien aux ambitions de Poutine en Europe de l’Est. Quand le conflit USA-Chine éclatera, l’Europe sera devant un choix à la fois éthique et politique : avec la Chine ou avec Trump ? La réponse n’est pas simple...

4. Il reste à l’Europe une marge de manœuvre en direction de ce machin jouant à la fois le rôle d’une coordination des NaCA et d’un relais vers le mythique « Sud global » : les BRICS, qui se posèrent d’abord comme une coalition visant à s’émanciper de l’hégémonisme US. Si les USA deviennent ennemis de l’Ukraine et de l’Europe, quelle position adopteront les BRICs (hors la Russie et la Chine) ? Militairement parlant, la question se réduit à deux pays NaCA : la Turquie et l’Inde. Modi et Erdogan sont aussi antipathiques l’un que l’autre, mais sont ennemis de nos ennemis, l’Iran et la Chine...

La Turquie (comme je m’y attendais depuis le premier jour de la guerre, où elle a fermé les Détroits à la flotte russe) a tranché dès le basculement pro-russe des USA : pour l’Ukraine et contre Poutine. Donc pour l’Europe et contre Trump. Car « la prochaine étape » pour Poutine après la capitulation de l’Ukraine serait soit en direction du corridor de Kaliningrad, soit vers la Moldavie puis la Roumanie. La Turquie voit dès lors se réveiller le spectre de la guerre ancestrale du Tsar et du Sultan : comme lors de la guerre de Crimée, elle recherche l’alliance européenne. Oui, même la Turquie d’Erdogan. Et la diplomatie britannique l’a immédiatement compris, qui a invité Ankara à la conférence de Londres.

Reste le très épouvantable et énigmatique Modi...

5. Le coming-out de la Turquie s’articule avec tout le champ du Moyen-Orient, où la situation évolue à toute vitesse, bousculant les problématiques du début du siècle : la question kurde, où le PKK dépose les armes la même semaine où Trump insulte Zelinski et Erdogan choisit Zelinski, et la menace djihadiste, qui il y a à peine 20 ans nous était présentée comme l’ennemi principal de l’Occident. La « dédiabolisation » d’un secteur du djihadisme, avec la victoire de Hayat Tahrir el-Cham sur l’allié de Poutine et de l’Iran en Syrie, ouvre un champ immense de transformations possibles. Les services secrets ukrainiens sont déjà accusés par les Russes de l’avoir compris, en soutenant au Sahel des groupes islamistes contre les jeunes dictatures-Wagner. L’Europe a de multiples « cartes à jouer »... mais à condition de rompre avec l’alignement sur Netanyahou, gouvernement à coup sûr NaCA avec des composantes génocidaires, et de reconnaître pleinement l’État palestinien.

Etc, etc, etc...

Comment combattre l'Axe Trump-Poutine ?
Comment combattre l'Axe Trump-Poutine ?
Post Scriptum : Le soutien à l'Ukraine
et à la Palestine à l'ONU.

Comme évoqué ci-dessus, j'ai voulu comparer le soutien majoritaire à la Palestine à celui en faveur de l'Ukraine lors des Assemblées générales de l'ONU.

Je me suis donc reporté au vote du 18-9-24 de la résolution demandant le retrait d'Israël des territoires occupés depuis 1967 dans les 12 mois. Celle-ci a été adoptée par 124 voix contre 14 et 43 abstentions.

Parmi les 14 contre, 4 seulement ont voté contre la résolution pour l'Ukraine du 24-2-25 : la Hongrie, Israël, les USA et Palaos (aussi orthographié Palau, micro-Etat du Pacifique).

Il y a donc 14 autres Etats se positionnant très clairement contre la défense de l'intégrité territoriale de l'Ukraine le 24-2-25 : outre ceux évoqués dans le texte ci-dessus (les 8 Etats d'Afrique subsaharienne), on trouve les alliés traditionnels de Poutine (Nicaragua du tyran Ortega, Belarus du tyran Lounatchenko, Corée du Nord du tyran Kim Jong-Un) ainsi qu'Haïti (Etat défaillant) et les îles Marshall...

Et 10 Etats ayant voté contre le retrait des territoires occupés par Israël mais pas toujours pour le retrait des territoires occupés par la Russie (seules la Tchéquie et la Papouasie-Nouvelle Guinée sont dans ce cas, les autres s'étant abstenus).

Enfin, il faut noter l'abstention de certains Etats le 18-9-24 qui ont voté pour la résolution du 24-2-25 : c'est le cas d'un nombre notable d'Etats européens paralysés par le passé antisémite et l'héritage de la Shoah : Albanie, Allemagne, Autriche, Bulgarie, Croatie, Danemark, Italie, Lituanie,  Pays Bas, Pologne, Royaume Uni, Slovaquie, Suède, Suisse,  Ukraine.

L'autre différence entre les deux votes est l'ampleur de l'abstention : 65 le 24-2-25 contre 43 le 18-9-24, soit 22 pays de plus. Et parmi ceux-ci  aucun Etat européen...

Malgré ces différences, on retiendra le noyau majoritaire (très relatif : 70 exactement sur 193) des Etats qui restent fidèles à la Charte de l'ONU dans les deux votes. Préserver et élargir ce noyau est la clé du sauvetage d'un multilatéralisme menacé comme jamais depuis 1945. 

Et cela alors même que la construction d'un Droit mondial avance comme jamais.

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