Comment continuer à manger du thon ?

Publié le par Henri LOURDOU

Comment continuer à manger du thon ?
Comment continuer à manger du thon ?


 

Je suis en train de lire un livre terrible, dont je rendrai prochainement compte. Mais au passage je relève le passage suivant, qui a suscité la question de ce titre.

Lors de sa traversée de la Méditerranée, le témoin, Abdoul, jeune tailleur ivoirien, pense à son frère, ancien pêcheur. Cela donne à l'autrice l'occasion de résumer un rapport de l'association Bloom sur la pêche au thon.

"La flotte d'une dizaine de senneurs de la Compagnie Française du Thon Océanique (CFTO) opère depuis sa base d'Abidjan, de même que celle d'Euronor et de la compagnie des pêches de Saint-Malo. On y trouve également les Allemands avec Doggerbank Seefischerei, la compagnie anglaise UK Fischeries ou l'espagnole Peschera Ancora. Sans oublier la flotte chinoise, la plus grande du monde et première exportatrice des produits de la mer. Tous ces chalutiers pratiquent la surpêche, ne respectent pas les périodes de repos biologique et capturent des alevins, ces poissons subadultes, mettant en danger le renouvellement des stocks.

En plus de pratiquer une pêche souvent illégale et de désactiver leur signal GPS, ces navires industriels d'une cinquantaine de mètres de long violent constamment les droits humains à une échelle à peine croyable. Les Ivoiriens connaissent bien le travail forcé, l'esclavage et la traite d'êtres humains sur ces navires-usines, mais les entreprises du secteur, comme celles du textile, ignorent ces abus et considèrent que seuls leurs sous-traitants sont responsables. Les courtiers et les agences de recrutement embauchent des travailleurs migrants en Thaïlande, au Cambodge ou encore au Myanmar pour travailler en mer dans l'océan Pacifique, Indien ou Atlantique, là où les règlementations sont encore plus difficiles à faire appliquer. Les plus miséreux des Ivoiriens, souvent très jeunes, montent aussi sur le pont, appâts de la pêche industrielle." (pp 143-4)

Je vous épargne la suite, concernant les conditions de travail...

Bon appétit !

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