Guerres maudites et responsabilité

Publié le par Henri LOURDOU

Guerres maudites et responsabilité
Guerres maudites et responsabilité.


 

"Ces révolutionnaires d'une autre époque ont vieilli, mais ils n'ont pas l'air fatigué. Ils ne savent pas ce que c'est que la légèreté (...) La violence leur est familière : le goût de la violence leur est profondément suspect (...) Ce ne sont pas des mélancoliques (...) Leur dignité est celle de gens qui n'ont pas capitulé (...) Leur conscience est intacte (...) Leurs défaites ne leur ont point enseigné le mal (...) Ces vieux hommes de la révolution sont plus forts que tout ce qui leur a succédé." (p 393-394)

Hans Magnus ENZENSBERGER "Le bref été de l'anarchie", 1972, 8e "glose" de l'auteur, intitulée "Sur le vieillissement de la révolution".

"La Syrie, comme le fut à son époque l'Espagne de la guerre civile,est devenue la métaphore du pourrissement du monde."

Jean-Pierre PERRIN "La mort est ma servante", octobre 2013, p 317.

 


 

L'élection de Trump provoque des accélérations dans les deux conflits que sont la guerre d'invasion de la Russie de Poutine en Ukraine et les guerres d'anéantissement de l'Israël de Nétanayahou à Gaza et au Liban.

Si dans le premier cas on assiste à une augmentation des moyens utilisés et à une rhétorique de menace nucléaire renouvelée de la part de Poutine, dans le second, Nétanyahou a capitalisé sa supériorité militaire en signant un cessez-le-feu de 60 jours avec le Hezbollah...ce qui nous mène juste après l'entrée en fonction de Trump. Qu'en sera-t-il ensuite ?

Face à de telles situations, la paralysie de l'UE, incapable de peser sur l'une et l'autre situation, pose la question de notre responsablité politique.

Suffit-il de maudire les guerres ?

Ayant récemment participé à un atelier de "prise de parole" sur "la situation internationale et nous" aux Journées d'Automne des Écologistes de Midi-Pyrénées, j'ai pu mesurer le véritable désarroi des militants écologistes face à cette situation.

Notre logiciel non-violent, pacifiste et antimilitariste est pris en flagrant délit d'impuissance. Face à cela, si une minorité appelle à rester fermes sur ces principes en ne dérogeant en aucune façon à un refus absolu de toute action armée, la majorité pose la question d'une articulation entre nos valeurs droitsdelhommistes et de défense de l'Etat de droit et leur mise en oeuvre effective face aux menaces armées. Autrement dit, elle admet la nécessité d'une action armée pour s'opposer aux impérialismes agresseurs et aux fondamentalismes identitaires opposés aux droits humains et à l'Etat de droit.

Quelles actions armées ou de pression ?

Que cette action armée passe aujourd'hui, concernant l'Ukraine, par l'Otan pose la question, toujours sans réponse, d'une autonomie stratégique de l'UE. Quant à Israël, la question posée est celle des moyens de pression dont nous disposons pour limiter sa riposte aux massacres du 7 octobre 2023 à une réponse proportionnée et pour mettre en application les nombreuses résolutions de l'Onu non respectées par Israël.

Dans ces deux cas, on ne peut éluder la nécessité d'avoir une politique étrangère appuyée sur une force armée au service de nos principes et de nos valeurs : droits humains, Etat de droit et multilatéralisme en particulier. Le fait que l'armée française soit aujourd'hui encore encadrée par des militaires de tradition national-souverainiste et souvent catholique pose problème. La gauche dans son ensemble doit se poser la question.

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