De la contre-offensive intellectuelle à la contre-offensive politique

Publié le par Henri LOURDOU

De la contre-offensive intellectuelle à la contre-offensive politique
De la contre-offensive intellectuelle à la contre-offensive politique
De la contre-offensive intellectuelle
à la contre-offensive politique.


 

Contre-offensive intellectuelle : enfin !


 

Certains signes montrent que la contre-offensive intellectuelle contre la droitisation du champ politique, que certains d'entre nous appellent de leurs voeux depuis une dizaine d'années (et, pour les plus lucides d'entre nous, tel feu Daniel Lindenberg, depuis plus de vingt ans) , est enfin enclenchée de façon significative.

La montée du confusionnisme, et, derrière lui, du néofascisme, n'est donc pas une fatalité.

Parmi ces signes, je l'ai déjà noté, la nouvelle ligne éditoriale du "Nouvel Obs", qui redevient un vecteur de la refondation de la Gauche. Ce qu'il avait déjà été dans les années 60 et 70, avant de dériver jusqu'au macronisme assumé de 2017 à 2022.

Et donc je remarque par exemple, dans sa dernière livraison du 10-10-24, une enquête exemplaire sur "le tabou des profs toxiques" (c'est-à-dire maltraitants), un sujet hautement significatif pour moi de ce que devrait être une Gauche digne de ce nom. Mais également deux compte-rendus de livres éclairants : celui de Michaël Foessel et Étienne Ollion "Une étrange victoire", et celui de Marc Joly "La Pensée perverse au pouvoir".

Ces entreprises de clarification sur les causes de la montée de l'extrême-droite et le caractère pervers de notre présidentialisme à la française, qui a amené un authentique pervers narcissique au pouvoir, se multiplient, et c'est heureux.

Elles montrent en particulier le rôle d'une certaine "Gauche" dans la confusion amenant la droitisation et le raidissement national-autoritaire.


 

Contre-offensive politique : un temps de retard


 

Mais il y a encore loin de ces clarifications nécessaires à la construction d'une alliance politique à vocation majoritaire clairement antifasciste et écologiste.

L'article de ce même numéro du "Nouvel Obs" sur "les grandes ambitions" de Raphaël Glucksmann le montre bien. Construire un nouveau parti ne se fait pas en un jour. Nous autres, Les Écologistes, le savons bien, qui travaillons à cela depuis à présent 40 ans...

Le mécano d'une union à vocation majoritaire ne se fera pas non plus aisément. On le voit bien présentement avec les manoeuvres parallèles et simultanées de ceux qui persistent à vouloir réécrire la tragédie des "deux Gauches irréconciliables" (qui ressemble de plus en plus à un vaudeville cent fois vu, sur fond de présidentialisme exacerbé : non décidément, le numéro gagnant ne sera ni Glucksmann, ni Mélenchon...).

Il va bien falloir sortir de ces mauvais remakes, si l'on veut avancer vers une vraie alternance démocratique. Et pour cela reconstruire l'espoir collectif autour d'un vrai projet rassembleur et alternatif au monde finissant du national-productivisme et des oppressions systémiques.


 

Patience et persévérance


 

Pour l'heure, constatons avec espoir que l'étape première de la clarification intellectuelle est en bonne voie.

Les néo-réac "de gauche" qui tenaient le haut du pavé sont peu à peu marginalisés : ils commencent à sortir du champ de vision des gens de gauche pour rejoindre la droite radicalisée, après leurs prédécesseurs du "rappel à l'ordre" analysé en 2002 par Daniel Lindenberg.

L'ère de la confusion sera bientôt derrière nous, et des organes tels que "Marianne" ou "Franc-Tireur" seront bientôt unanimement classés pour ce qu'ils sont : des organes de Droite.

Et l'on va enfin recommencer à savoir ce qu'être de Gauche veut dire. Un pré-requis nécessaire.

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