Vers une majorité d'idées progressiste sur la question migratoire ?

Publié le par Henri LOURDOU

Vers une majorité d'idées progressiste sur la question migratoire ?
Vers une majorité d'idées progressiste sur la question migratoire ?

 

La tribune ci-dessus de la politiste Nonna MAYER dans "Le Monde" daté 11-9-24 me conforte dans l'idée que cette majorité est possible.

 

Elle signale que, contrairement à une idée reçue, que continuent à propager de nombreux élus de droite et du centre, voire certains élus de gauche, la proportion de Français estimant qu'il y a "trop d'immigrés en France" est en baisse à peu près constante depuis 1988.

Mais avec une forte différenciation selon les électorats : elle est ainsi passée de 1988 à 2022 de 52% à 26% dans l'électorat de gauche, de 75% à 51% dans l'électorat de droite , et de 95% à 89% dans l'électorat d'extrême-droite.

Ainsi, selon la dernière enquête signalée par Nicolas Lebourg dans CQFD de l'été dernier,

"Un peu moins de la moitié des Français (45 %) sont d’accord avec l’affirmation selon laquelle « il y a trop d’immigrés en France », selon les données de décembre 2022 de la Sofres. Depuis dix ans, toutes les enquêtes font apparaître une baisse de la part de la population qui estime que les immigrés sont trop nombreux. Et pourtant, les discours xénophobes sont davantage médiatisés."

Et d'observer :

"La part de sondés qui estiment qu’il y a trop d’immigrés regroupe deux composantes différentes : 20 % de Français qui sont « tout à fait d’accord » et 25 % « plutôt d’accord ». Si la réponse « tout à fait d’accord » est claire, le « plutôt » reste vague."

https://www.observationsociete.fr/modes-de-vie/mdv-valeurs/valeurs_immigres-2/

Cet intéressant article s'interroge en conclusion sur le "pourquoi" de cette idée reçue d'une progression de la xénophobie en France.

Voici ce qu'il en dit :

"La mise en scène médiatique de l’hostilité aux immigrés s’explique par différents types de facteurs. Quand les niveaux du chômage et de la précarité demeurent élevés, l’insertion professionnelle des personnes les moins qualifiées (nombreuses parmi les personnes d’origine étrangère) est plus difficile, d’autant plus quand elles sont concentrées sur un espace réduit du territoire. Face à des difficultés sociales, les immigrés servent de boucs émissaires. Jouer sur les peurs de manière démagogique fait de l’audience, et les réseaux sociaux polarisent les positions. Les actes terroristes menés par des fanatiques musulmans donnent du grain à moudre aux discours xénophobes.

 

Une partie des responsables politiques, des experts et des médias qui relaient ces propos portent une lourde responsabilité. Ils cherchent à s’attirer les faveurs de ce qu’ils estiment être l’opinion des catégories populaires. Ce faisant, ils sont en opposition avec les valeurs de la grande majorité de la population et légitiment les positions xénophobes. Un cercle vicieux politique s’enclenche alors, dont on ne voit pas aujourd’hui la fin. "

 

Pour sortir du cercle vicieux de la promotion de l'extrême-droite

 

Il faut à la fois en finir avec l'auto-diabolisation d'une partie de la gauche, et avec la dédiabolisation d'une extrême-droite aujourd'hui poussée au plus haut niveau de l'Etat.

Comme le résume excellemment Nonna MAYER, il n'y a aucune fatalité à l'arrivée au pouvoir du RN, car il est en déphasage avec les valeurs d'une majorité croissante de la population française.

 

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