Ukraine, Palestine : comment sortir des guerres en cours
Alors qu'une nouvelle frappe israélienne sur une école à Gaza soulève une nouvelle réaction impuissante de l'ONU, que le président ukrainien vient de procéder à un remaniement de son gouvernement qui soulève des questions, et alors que d'autres guerres méconnues de l'avant-scène médiatique suivent leur cours, on est dans l'obligation de se poser la question des conditions d'arrêt des combats.
Car les dégâts ne sont pas seulement matériels, ni ponctuels. L'état de guerre, notamment lorsqu'il se prolonge, induit des traumatismes au long cours qui ont des effets négatifs puissants sur la vie des sociétés.
L'importance d'une instance mondiale de médiation basée sur des principes et des valeurs
L'existence de l'ONU et de ses textes fondateurs (Charte et traités) est un acquis précieux.
Mais c'est un acquis menacé.
La montée en puissance de partenaires niant dans la pratique ces principes et ces valeurs qu'ils ont pourtant théoriquement reconnues (Chine, Russie, Inde, Turquie...) s'appuie en particulier sur la façon très élastique dont les puissances jusque-là dominantes (USA et UE) les ont précédemment appliquées, et continuent parfois (comme en Palestine) de le faire.
Double vigilance et équilibre du discours et des prises de position
Il y a donc une double vigilance à tenir et un discours clair à avoir sur le respect de ces principes et de ces valeurs. Faire pencher la balance dans le sens des uns ou des autres serait une erreur politique.
Ce n'est pas toujours facile, comme on le voit sur les deux cas de l'Ukraine et de la Palestine.
L'exemple d'équilibre tenu par le secrétariat-général de l'ONU mérite à cet égard d'être mis en avant.
Car, à aucun moment il n'a transigé sur le nécessaire respect des frontières établies de l'Ukraine ou sur le droit à l'autodétermination du peuple palestinien, et sur le respect universel des droits humains par tous les belligérants.
Le verrou du droit de veto au Conseil de Sécurité
Malheureusement, toute prise de décision engageant les Etats membres pour faire respecter ces principes et ces valeurs est actuellement bloquée par l'usage de leur droit de veto, institué en 1945, de certains des 5 membres permanents du Conseil de Sécurité. Il s'agit de la Russie et de la Chine dans le cas de l'Ukraine, et des USA dans le cas de la Palestine.
L'enjeu du Sommet de l'avenir des 22 et 23 septembre 2024
L'Assemblée générale de l'ONU, qui regroupe les 193 Etats membres, a décidé d'organiser un "Sommet de l'avenir" pour réfléchir aux moyens nécessaires pour faire face aux défis mondiaux actuels. Dans ce sommet, préparé par le secrétariat-général en partenariat notamment avec des représentants de la société civile mondiale, doit se discuter en particulier la question d'une réforme du Conseil de Sécurité qui permettrait de sortir des blocages actuels.
Soyons donc très vigilants sur ce qui va s'y passer et sur ses suites ...