L'UE et la migration : entre déni et abjection

L'UE et la migration :

entre déni et abjection.

Je m'appuie encore ici sur la distinction fondamentale à mes yeux entre "migration" et "immigration" faite par Umberto ECO dès 1997.

La lecture du "Monde" de ce 22 mai 2024 constitue un répertoire complet des réactions actuelles dans l'Union Européenne, entre déni et abjection.

Aux deux hontes que constituent le procès actuel en Grèce contre 9 exilés survivants du naufrage de Pylos la nuit du 13 au 14 juin 2023, accusés d'avoir été des "passeurs", alors que les responsables du naufrage (garde-côtes grecs et vrais passeurs) dorment paisiblement dans leur lit, et l'enquête journalistique au long cours révélant la responsabilité de l'UE dans le financement des politiques de refoulement en plein désert de la Mauritanie, du Maroc et de la Tunisie, s'ajoute l'ahurissante réponse du candidat "Renaissance" Bernard Guetta, prétendue "caution de gauche du camp Macron" pour les élections européennes.

En effet, celui-ci (ancien journaliste au "Monde" et à France Inter) "fait sienne la proposition de Renaissance de conditionner le versement par l'Union européenne, de l'aide au développement aux pays du Sud au rapatriement de leurs immigrés en situation de clandestinité. "Beaucoup de mes amis ont été choqués de ma position , mais elle reste la mienne, persiste-t-il." (Le Monde, 22-5-24, p 12).

Comme le commente l'ex-eurodéputé Pascal Durand (qui a rompu comme Daniel Cohn-Bendit avec le camp présidentiel en 2022) "sur les droits des migrants, ils sont prêts à franchir les lignes rouges parce que c'est dans l'air du temps." (ibidem)

Quant à nous, nous attendons avec impatience que les listes de gauche et écologiste aux européennes affichent enfin la question migratoire en haut de leur agenda avec un discours clair.

Car il ne suffit pas de voter contre la politique de non-accueil, encore faut-il proclamer et défendre une politique d'accueil ambitieuse et assumée.