JO de Paris : saluer la flamme, s'en foutre ou s'en dissocier ?

Publié le par Henri LOURDOU

JO de Paris : saluer la flamme, s'en foutre ou s'en dissocier ?
JO Paris : saluer la flamme,
s'en foutre, ou s'en dissocier ?

 

Dimanche 19 mai, la flamme olympique passe dans ma ville, à deux pas de chez moi. Une personne de mon entourage me dit : "J'aime aller dans ces endroits où il y a du peuple et de la joie". A n'en pas douter, si la météo s'y prête, il y aura du peuple et de la joie ce jour-là dans les rues de ma ville.

 

J'avoue que ma radicalité critique est un peu prise en défaut par cela. Et j'irai sans doute jeter un oeil.

Et pourtant...

 

Les JO une entreprise climaticide et anti-sociale ?

 

Dès 2019, un collectif "non aux JO 2024 Paris " a inauguré un blog avec le post suivant :

Ce 27 juillet 2019 a été marqué par une déclaration commune de solidarité des organisations en lutte contre les JO de par le monde

NOlympics Anywhere :

Une déclaration commune de solidarité

 

Non JO 2024

         La portée et l’ampleur des événements peuvent varier, mais les conséquences que les Jeux Olympiques déclenchent partout sont les mêmes : expansion de la surveillance policière et militaire, corruption endémique, gaspillage financier, dégradation de l’environnement, déplacement massif de gens et violation des droits individuels.

         Ces résultats ne sont pas les symptômes d’un projet qui serait par ailleurs anodin. C’est la conception même des Jeux Olympiques qui en est la cause et servent les besoins et les objectifs des organisateurs des Jeux, ainsi que leurs intérêts les plus puissants et les plus élitistes au monde. Il s’agit d’événements extrêmement politiques qui amènent les athlètes à s’affronter sous la bannière du nationalisme, tout en exacerbant les rivalités et les conflits internationaux.

Malgré l’affirmation selon laquelle les Jeux Olympiques transcendent la violence des guerres et des conflits, ils fournissent une excuse pour exploiter les habitants, opprimer les personnes déjà marginalisées et profitent à un petit nombre des riches, sous prétexte de célébrer la victoire des athlètes qui montent sur le podium. Cela est vrai quelque soit l’endroit où ont lieu les Jeux et c’est insupportable.

         L’urgence de la crise sociale et environnementale n’a jamais été aussi forte. L’accès au logement est devenu de plus en plus difficile ces dernières décennies partout dans le monde. Le pouvoir que la technologie procure à la police et aux forces militaires a permis d’accroître la surveillance des populations et ce de façon toujours plus insidieuse. Nous sommes au bord d’une catastrophe écologique.

C’est en ce moment de fragilité mondiale que nous pouvons le moins nous permettre des Jeux Olympiques et sa corruption qui partout exacerbent problèmes et crises auxquels nos villes sont confrontées.

         Les membres du Comité International Olympique (CIO) savent que leur modèle est en crise. Ces dernières années, partout où les habitants ont eu l’occasion d’exprimer leur opinion sur les candidatures, la réponse a presque toujours été NON. Et aujourd’hui, nous voulons souligner que les maigres promesses du CIO concernant la réforme de la procédure et des frais de candidature ne sont pas suffisantes. Tant que nous ne supprimerons pas les incitations à l’exploitation et au profit qui piègent actuellement le sport mondial, aucune réforme ne sera suffisante. Tant que nous ne supprimerons pas les incitations qui poussent les politiciens à se positionner du côté des JO pour servir les caprices de l’élite mondiale au lieu de répondre aux besoins de leurs électeurs, aucune réforme ne sera suffisante.

         Au lieu des Jeux Olympiques, nous voulons des logements pérennes et réellement abordables pour tous les habitants de nos villes, dans un environnement sain et durable, avec un accès à l’emploi, à l’éducation et à la culture. Au lieu des Jeux Olympiques, nous voulons repenser radicalement les méthodes de surveillance et de maintien de l’ordre existantes afin que nos communautés les moins favorisées, minoritaires et immigrantes ne soient plus criminalisées pour leur existence et leur survie. Au lieu des Jeux Olympiques, nous voulons avoir le pouvoir de décider de ce qui se passe dans nos villes en fonction de nos besoins réels, et non des intérêts spéculatifs de l’élite financière mondiale.

         Aujourd’hui, cette vision pour nos villes est loin d’être une réalité. Les crises liées aux déplacements, à la pauvreté, à l’autoritarisme, au fascisme, à l’effondrement de l’environnement etc. se font sentir dans le monde entier. Dans chacune de nos villes et communautés, nous en ressentons les effets quotidiens. Nous reconnaissons que les mêmes forces, les mêmes institutions et les mêmes individus responsables de l’organisation des Jeux Olympiques dans nos villes sont responsables de chacune de ces crises. Les politiciens, les grandes entreprises et les spéculateurs immobiliers qui forment le réseau mondial du pouvoir en faveur des Jeux Olympiques n’offriront jamais de réformes significatives parce qu’ils profitent directement de ces crises.

         Désormais nous sommes solidaires ; nous ne nous opposons pas seulement aux Jeux Olympiques dans les villes d’où nous venons. Nous ne voulons pas que les Jeux Olympiques trouvent d’autres villes organisatrices pour épargner nos villes de Tokyo, Paris et Los Angeles. Nous ne sommes pas seulement aux côtés de nos frères de Rio et de Pyeongchang, et aux côtés des communautés du monde entier qui ont été touchées par les Jeux ou qui y ont résisté avec succès dans le passé. Nous allons plus loin : nous exigeons la fin du Comité International Olympique. Tant que les forces corrompues qui sont à l’origine de ces événements parasites n’auront pas abandonné le contrôle, nous nous opposerons aux Jeux Olympiques partout.

Les collectifs signataires :

Anti Pyeongchang Olympics Alliance
Hangorin no kai  No Olympics 2020
No Thank You to 2020 Olympic Disasters Link
NOlympics LA
NON aux JO 2024 à Paris

https://blogs.mediapart.fr/non-aux-jo-2024-paris

Depuis, ce blog a été peu alimenté et peu suivi (8 abonnés annoncés...et plus de billet depuis mai 2020...).

Faut-il en conclure que le consensus autour de ces JO est total ?

Des critiques qui émergent

J'ai vu une banderole sur le collège voisin ainsi taguée :

 

 

JO de Paris : saluer la flamme, s'en foutre ou s'en dissocier ?

Aussi ne faut-il pas conclure que le consensus soit aujourd'hui si total. Même si une opposition ouverte et frontale apparaît bien difficile à exprimer....

 

Certains faits émergent cependant. Et une mobilisation locale s'est montée en Seine Saint-Denis autour d'un "collectif Saccage 2024" qui documente les effets négatifs tangibles de ces JO.

Amnesty international France a décidé de sensibliser le public à la mise en place "expérimentale" de la vidéosurveillance "améliorée" dite "vidéosurveillance algorithmique" (VSA) à cette occasion...

Cette nouvelle technologie est expliquée par la Quadrature du Net, site de veille sur l'atteinte aux libertés par le biais du numérique ici .

 

J'irai communier avec la joie populaire avec en tête ces préoccupations...

Post Scriptum : 19 mai la foule sans la fête...

 

Finalement, et sans prévenir, la préfecture a brutalement annulé les événements prévus, pour raisons météo, notamment à l'arrivée de la flamme sur le site de l'Arsenal, où la cérémonie finale a été confinée dans le bâtiment de l'Usine de sports et réservée au carré des VIP qui avaient bénéficié d'un droit d'entrée.

Sur la photo ci-joint, on voit le peuple piétiner dans l'attente d'un événement qui ne s'est donc pas produit...Avant de rentrer sagement chez lui méditer sur une communication hyperbolique et réduite à rien.

JO de Paris : saluer la flamme, s'en foutre ou s'en dissocier ?

Publié dans politique, écologie

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