Daniel ARSAND Je suis en vie et tu ne m'entends pas

Publié le par Henri LOURDOU

Daniel ARSAND Je suis en vie et tu ne m'entends pas

Daniel ARSAND

Je suis en vie et tu ne m'entends pas

roman

(Actes Sud, 2016, 268 p.)

 

 

Voilà un roman qui n'aurait pu être publié il y a quelques dizaines d'années encore, et qui n'aurait trouvé qu'un maigre public il y a quelques années seulement.

Car l'histoire qu'il raconte est celle d'un combat qui a tardé à émerger, et plus tardé encore à percer.

Or, à peine reconnu, il se heurte à nouveau à l'émergence de la haine pour ces minorités persécutées et oubliées, les personnes homosexuelles, auxquelles nous avons tardivement appris à associer les personnes bisexuelles, transgenres, queers, intersexuées, asexuées, sous le vocable, qui paraît à certains à rallonge perpétuelle, LGBTQIA+ .

C'est que la lutte contre l'oppression, la stigmatisation, la discrimination et la persécution est une lutte sans fin.

Loin d'être un fleuve tranquille,le chemin de l'émancipation est tortueux et mêlé d'obstacles, voire de retours en arrière.

 

Il s'agit ici des personnes déportées par les nazis au titre de l'article 175 de leur Code pénal.

Plus particulièrement, nous suivons l'itinéraire d'un personnage, Klaus, vingt-trois ans en 1945, à son retour de Büchenwald où il a été enfermé 4 ans plus tôt, jusqu'à ses vieux jours en France, où il s'est réfugié, à la fin des années 80;

Il s'agit d'une lente renaissance, puis d'une prise de parole qui devient publique après l'agression dont son compagnon est victime.

Je confirme l'exactitude du point de vue des éditeurs dans la 4e de couverture : "Le roman de Daniel Arsand invente la langue digne de ce combat à poursuivre, mélange rigoureux et explosif de sècheresse, de rage et de lumière."

Il s'agit bien de la reconquête d'une mémoire oubliée dont la postface de l'auteur donne les sources trop peu nombreuses, et souvent tardives (p 267-8).

Et d'un combat pour la dignité et le respect à poursuivre.

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