Respect et raison garder

Respect et raison garder.

On comprend la frustration des partisans de Mélenchon de voir leur candidat échouer si près du but. On comprend la tentation de l'expliquer par le maintien de candidats du même camp.

Mais cette explication doit être examinée à la froide lueur de la raison avant de l'adopter sans réfléchir.

De plus, si nous respectons le sentiment de frustration de ces partisans déçus, ils doivent également respecter notre propre déception face à la déformation de la représentation politique que représente le "vote utile".

Car à l'évidence, toustes ceux-celles qui ont voté Mélenchon le 10 avril ne partageaient pas intégralement son programme et ses idées, voire ont dû se forcer pour mettre ce bulletin dans l'urne malgré certains éléments de ce programmes et certaines de ces idées.

La raison commande de constater que bien des électeurs de gauche et écologistes n'ont pas cédé à l'appel au "vote utile". On peut le déplorer, mais il faut bien l'admettre. Et sans doute bien d'entre eux n'auraient pas voté Mélenchon quand bien même leur candidat·e se serait retiré.

Ce fait devrait faire réfléchir les militants de l'Up-LFI, et commander leurs réactions plutôt que de céder à la colère et au dépit.

Aussi, le triste épisode de la vandalisation des permanences EELV et PCF de Nantes (voir-ci-joint) devrait leur inspirer autre chose qu'un sourire ou une approbation tacite : une dénonciation en bonne et due forme.

Car à l'évidence le sort du 3e tour que constituent les élections législatives de juin dépend en bonne partie de la capacité collective des différents partis de gauche et écologistes à s'entendre sur une tactique électorale commune, à défaut d'un programme commun qui reste à construire.

Relativiser la portée et l'importance de nos (réels) désaccords est crucial. Et ce qui se passe en ce moment en Ukraine devrait nous redonner une vision plus exacte des priorités dans ce monde (voir ci-joint).