Quatre gauches à rapprocher, mais comment ?

Publié le par Henri LOURDOU

Quatre gauches à rapprocher

Mais comment ?

 

Au-delà des péripéties tactiques d'un vote piégé par le présidentialisme et le "vote utile", la gauche reste profondément divisée en quatre grandes familles qu'il s'agit de rassembler autour d'un projet commun par un processus démocratique. Condition indispensable pour construire une majorité durable.

Ces quatre familles sont celles structurées autour des 2 grands partis historiques et déclinants que sont le PS et le PCF, et des 2 partis récents et en partie en gestation que sont LFI-UP et le "pôle écologiste"autour d'EELV.

Mais la façon dont se profile la préparation des législatives des 12 et 19 juin 2022 est très inquiétante sur cette perspective.

 

En effet, le vainqueur relatif du 1er tour de la présidentielle, loin de partager cette perspective, se situe dans une logique d'effacement des trois autres familles au profit d'un monopole théorique de la représentation pour ce qu'il a rebaptisé "Union populaire".

 

Cette tentative d'effacement est lourde de conflits et d'échec sur le long terme. Mais elle peut remporter en effet, à la faveur d'une conjoncture aujourd'hui favorable, un succès tactique : l'envoi d'une bonne cohorte de députés UP-LFI à l'Assemblée nationale, la réduction à la portion congrue d'une représentation très minoritaire de députés PCF et écologistes, et accessoirement PS, dans le cadre d'un accord au rabais imposé par l'UP-LFI

Un tel accord provoquerait à n'en pas douter de vives tensions internes au PCF comme à EELV et au PS, mais surtout signerait leur satellisation, en attendant leur absorption-disparition.

Cela provoquerait potentiellement une scission dans ces trois partis : c'est peut-être le calcul des "stratèges" de LFI.

 

Mais, à terme, cela alimenterait la montée en puissance des dissidents, refusant une telle pratique monolithique de la politique avec tous ses effets induits : culte du leader, phénomènes de Cour, déclin du débat interne, fermeture aux apports extérieurs, comportement renforcé de "forteresse assiégée". Et surtout une incapacité à devenir ou rester majoritaire de ce fait-même.

 

Le pire n'étant jamais sûr, continuons à prôner la méthode démocratique du débat ouvert et de la construction patiente de vrais convergences programmatiques, ce qui suppose le respect et l'écoute mutuelles. C'est-à-dire de sortir de la vieille conception machiavélienne de la politique, basée sur le seul rapport de force et la méfiance permanente, et le pouvoir confié au seul Prince. Autrement dit tout le contraire des valeurs de Gauche...

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