Karolina RAMQVIST La femme ourse

Publié le par Henri LOURDOU

Karolina RAMQVIST La femme ourse
Karolina RAMQVIST La femme ourse
Karolina RAMQVIST La femme ourse

Karolina RAMQVIST

La femme ourse

roman, traduit du suédois par Marina HEIDE,

Buchet-Chastel, août 2021, 288 p.

 

Maïté ALBISTUR et Daniel ARMOGATHE

Histoire du féminisme français . 1

Éditions Des Femmes, 1er trim 1978, 352 p.

Titiou LECOCQ

Les grandes oubliées. Pourquoi l'Histoire a effacé les femmes

Préface de Michelle PERROT

L'Iconoclaste, novembre 2021, 330 p.

 

Prendre du champ avec l'actualité électorale pour respirer un peu. Je sors de ma pàl (pile à lire) ce roman, repéré par "Le Monde des Livres".

Malgré l'étiquette "roman", il s'agit d'un genre que je n'affectionne guère : l'autofiction. En fait l'aller-retour entre les états d'âme de l'autrice, écrivaine professionnelle mais aussi mère de trois enfants, et le sujet qui s'est imposé à elle au point de devenir une obsession : l'histoire d'une jeune femme de la noblesse française, abandonnée sur une île à l'embouchure du Saint-Laurent en 1541, alors qu'elle est enceinte...et qui survit miraculeusement pour raconter son histoire à Marguerite de Navarre, qui en fait la soixante-septième nouvelle de son Heptaméron.

Tout en distillant progressivement ce que l'on peut raisonnablement accréditer de cette histoire, notamment à travers le recours à d'autres sources et à leur contextualisation, l'autrice médite sur ses propres conceptions féministes du XXIe siècle et sur ses relations à la maternité et à ses enfants.

Contrairement à ce que j'aurais pu craindre, je n'ai pas lâché cette lecture. Et elle m'a même incité à en savoir plus sur ce personnage fascinant qu'est Marguerite de Navarre, soeur de François 1er, et sur la place des femmes dans ce XVIe siècle marqué par le bouleversement de la Réforme, les voyages de découverte européens, l'Humanisme, et par les guerres de religion. Un siècle de contrastes et de confusion qui fait beaucoup penser au nôtre...

D'où le recours aux deux ouvrages suivants, puisés dans ma bibliothèque et celle de ma compagne, féministe convaincue.

Il en ressort un portrait tout en nuances de Marguerite de Navarre pour le premier : bien qu'incontestablement alliée du féminisme, elle dut composer avec son statut de "princesse du sang" et son affection, semble-t-il énorme, pour son royal frère.

Quant au second, il met utilement en perspective les périodes de progrès et de réaction misogyne, dont les XVIe-XVIIe siècles, à l'iniative des intellectuels cléricaux, constituent l'une des pires, qui s'est d'ailleurs prolongée jusqu'au XXe siècle....où, fort heureusement, on ne brûlait plus les sorcières.

Publié dans Histoire

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article