Samar YAZBEK La marcheuse

Publié le par Henri LOURDOU

Samar YAZBEK La marcheuse

Samar YAZBEK

La marcheuse

roman, traduit de l'arabe (Syrie) par Khaled Osman

Stock, 2018, 292 p.

 

Qui se soucie encore en France du peuple syrien ? Dans ce roman, paru en 2017 en exil (Samar Yazbek est réfugiée en France depuis 2011), le personnage principal symbolise l'abandon dont ce peuple fait l'objet. Cette jeune fille, qui a la double particularité depuis son plus jeune âge d'être muette et de ne pouvoir rester en place, est la narratrice improbable du livre.

Sa naïveté et son sens poétique (c'est une obsédée des couleurs) donnent à ce récit une dynamique très particulière, faite de découvertes prosaïques et de souvenirs littéraires (elle a fait son auto-éducation avec la bibliothécaire férue de peinture, et notamment de Marc Chagall, de l'école où sa mère était femme de ménage, et elle est fan du "Petit Prince" et de ses dessins qu'elle a appris à reproduire avant de se lancer dans ses propres créations).

De fil en aiguille, elle se retrouve progressivement seule dans la cave d'un immeuble bombardé de la Ghouta, cette banlieue rebelle à l'Est de Damas, dont la chute fut l'un des derniers actes de la révolte armée contre le régime.

Significativement, ce roman est dédié "A Razane Zaytouna, en son amère absence..."

Il se termine, tout aussi significativement par ces mots : "j'ai envie de crier..."

Restons attentifs au cri silencieux du peuple syrien.

Publié dans Syrie

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