Face à la haine et la violence, raison garder et faire société

Publié le par Henri LOURDOU

Face à la haine et à la violence

raison garder et faire société.

 

Comment ne pas être envahi par le sentiment d'une triste répétition face au meurtre terrifiant de bêtise de Samuel Paty, professeur d'Histoire-Géographie de collège ?

Celui-ci a été une fois de plus commis au nom de l'Islam et grande est la tentation pour certains d'en conclure que "décidément cette religion pose problème", et que donc tous ses adeptes doivent être mis sous surveillance; pour d'autres, plus modérés en apparence, qu'il faut s'attaquer à la conception "radicale" de cette religion et donc qu'il suffirait d'en interdire l'expression pour résoudre le problème.

Néanmoins, d'autres éléments doivent plutôt attirer notre attention.

Il n'est certainement pas anodin que la rumeur qui a armé le bras de l'assassin ait été alimentée par l'intermédiaire d'une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.

Une pratique de "communication" aujourd'hui en expansion constante qui démultiplie les réactions d'adhésion aux rumeurs les plus folles et aux idées les plus violentes et radicales.

C'est ce vecteur "viral" qui recrute les assassins potentiels à la vitesse de la lumière, bien plus efficacement que les prêches les plus virulents.

Civiliser l'Internet est aujourd'hui sans doute la tâche la plus importante pour empêcher la propagation des haines et des violences.

Donc, commençons d'abord par éviter de dire et de propager n'importe quoi par ce canal en n'écoutant que notre émotion et nos humeurs.

Evitons de stigmatiser toute une population aujourd'hui atterrée par les errements d'une minorité se réclamant des mêmes croyances qu'elle. Engageons plutôt avec elle le dialogue nécessaire pour redonner son sens au mot laïcité, qui est de permettre à diverses croyances de coexister pour faire société commune.

Défendons cet espace de laïcité que doit être et demeurer l'Ecole publique, le droit à la libre expression des différentes croyances et incroyances dans un espace commun, et non dans des ghettos séparés. La possibilité du débat autour d'arguments et non de slogans ou de vérités imposées.

 

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