Pour la défense des libertés en Chine
Pour la défense des libertés en Chine.
Ce 13 juillet 2020, nous commémorerons les trois ans de la mort de Liu Xiaobo, défenseur intransigeant des droits humains en Chine, assassiné par le manque de soins de ses geôliers.
A l'occasion de ce triste anniversaire, nous apprenons ("Le Monde" daté 8-7-20, p 3) l'arrestation de l'"un des derniers universitaires à oser critiquer Xi Jinping (...) le professeur de droit de la prestigieuse université de Tsinghua, à Pékin, Xu Zhangrun".
Privé du droit d'enseigner à la fin de mars 2019, suite à la publication en juillet 2018 d'un texte critiquant la réforme de la Constitution adoptée en mars supprimant la limite de deux mandats pour un président chinois, il y écrivait notamment : "Je m'interroge : assistons-nous à la fin de l'ère des réformes et de l'ouverture, et à un retour vers un régime totalitaire ?"
Il a donc eu hélas, ce 6 juillet, la réponse à sa question.
Car si, en avril 2019, une pétition de plusieurs centaines de personnes, dont trois cent universitaires, s'était permis de protester contre sa suspension, il semble que la protestation publique ne soit plus aujourd'hui possible en Chine.
Dans la "Chronique", le mensuel d'Amnesty International France, de juillet-août 2020, la sinologue Marie Holzman met bien les choses au point.
Le recul croissant des libertés en Chine s'accompagne d'un "glissement progressif des pays démocratiques qui ont accepté de fermer les yeux sur les violations des droits humains au nom du business." (p 5).
Quant à la population du pays, la surveillance des moindres faits et gestes, notamment numériques, est en train de se généraliser. Aussi est-il de plus en plus difficile de savoir ce que pensent vraiment les Chinois. Le régime laisse exprimer, et donc encourage, les prises de positions hyper nationalistes sur les réseaux : "une vue superficielle (...) pourrait donc faire croire que toute la Chine est devenue hyper nationaliste et en phase avec le président Xi Jinping. J'en doute. Je pense que les silencieux sont majoritaires. Quant à la petite minorité qui a le courage de s'exprimer, elle se heurte à la répression." (p 7)
C'est donc le cas du professeur Xu Zhangrun, mais aussi de quelques autres, universitaires, journalistes, avocats...Tous aujourd'hui arrêtés ou "disparus".
Cependant, l'accaparement total du pouvoir par Xi Jinping ne peut que lui attirer des oppositions au sein-même de la classe dominante. Par ailleurs, les excès courtisans et l'agressivité cultivée par les partisans de Xi font honte à de nombreux Chinois. Et la honte est un puissant levier dans la culture chinoise.
L'avenir reste ouvert et notre soutien aux démocrates chinois doit rester entier.