Wole SOYINKA Une mémoire africaine
Wole SOYINKA Il te faut partir à l'aube
Mémoires, traduits de l'anglais (Nigéria) par Etienne GALLE
Actes Sud, octobre 2007, 654 p.
Wole SOYINKA (né en 1934 à Akeobuta dans le Sud-Ouest du Nigéria) est le premier écrivain noir à avoir obtenu le prix Nobel, en 1986.
Auteur de théâtre avant tout, il a également publié deux romans, des nouvelles, des essais et de la poésie.
Ce volume de mémoires, publié en 2006, fait suite à deux autres couvrant ses années d'enfance et de jeunesse. Il parle ici de son âge adulte qui va de ses études universitaires à Leeds au milieu des années 50 à son retour définitif au Nigéria, après de nombreux allers-retours, à la fin des années 90.
P 39 : Il renonce à s'installer à la Jamaïque dans un village, Bekuta, créé par des descendants d'esclaves venus d'Akeobuta sa ville natale en apprenant la mort de son petit cousin Fela Anikulapo Kuti, célèbre musicien contestataire, le 2 août 1997 à Lagos, à 58 ans. C'est à ce moment qu'il décide de rentrer au Nigéria dont il s'est exilé volontairement pour fuir la dictature du général Abacha.
C'est aussi l'occasion d'évoquer la personnalité de Fela et ce qu'il représentait : "Comment résumer Fela ? Le décrire simplement comme un homme du peuple serait insuffisant.Il était, très certainement, radicalement de gauche, et souvent jusqu'au simplisme. Maigre comme un coucou, avec une tête qui souvent me faisait penser à un masque mortuaire et qui ne s'animait que sur scène ou dans une discussion – un flot de paroles plutôt, puisqu'il était incapable de soutenir un échange de points de vue, surtout en politique. Seul, Fela était capable (...) d'accorder conjointement des vertus héroïques à un incompatible trio tel que Kwame Nkrumah du Ghana, Sékou Touré de Guinée et – eh bien oui- Idi Amin Dada, la terreur de l'Ouganda. Il suffisait pour mon cousin qu'ils aient une fois ou l'autre défié, provoqué ou ridiculisé le pouvoir colonial. (...) Le gris n'existait pas dans la politique en noir et blanc de Fela." (p 39-40)
Cela n'empêche pas Soyinka de le soutenir lorqu'il est jeté en prison sous l'inculpation fallacieuse de trafic de devises par le régime, issu d'un coup d'Etat en 1983 du général Buhari.
Mais cela ilustre le caractère ressentimental de certains positionnements politiques, face à une longue série de violences subies.
Et ces violences sont trop souvent inaperçues de ceux qui les exercent, ou minimisées par ceux qui les subissent.
Le racisme ordinaire
C'est le cas du "racisme ordinaire" des années 1950 dans la libérale Angleterre.
A cette époque les étudiants Africains convergeaient vers Londres durant les vacances universitaires "afin de gagner un peu d'argent, le plus souvent comme porteurs dans les gares, serveurs dans les bars et les snacks ou employés dans les postes." (p 48)
Dans les lieux de convivialité où ils se retrouvent "un seul sujet pratiquement dominait les conversations : la colonisation, comment et quand y mettre fin."(ibidem)
Dans ces discussions, "l'Afrique du Sud occupait (...) une place spéciale de frustration, de rage et de désespoir. Cette conscience d'une zone d'existence dégradée sur le sol de notre propre continent, cette perception d'un monde qui assignait à notre race une condition sous-humaine nous prenait tout entiers.(...)
"Cette obsession de l'humiliation que provoquait le retranchement raciste en Afrique du Sud n'était cependant pas celle d'une pâle empathie : bien qu'à des doses légères nous goûtions à cette situation dans nos rencontres avec les indigènes blancs sur leur propre territoire." (ibidem)
Et Soyinka évoque son poème "Conversation téléphonique", récit d'un échange entre un Africain à la recherche d'un logement et une propriétaire, et son expérience des transports en commun à cette époque avec l'évitement récurrent de passagers blancs de s'assoir à côté de lui, son "invisibilisation" aux yeux de vendeurs dans les magasins . Et la façon d'échapper à l'auto-dévalorisation qui en découle : "la conviction de notre supériorité intellectuelle; (...) un grand nombre de ces indigènes (...) étaient incapables de placer l'Afrique sur une carte du monde. Plus réconfortant encore, dans nos territoires colonisés un Blanc était toujours associé à une situation de supériorité arrogante, alors qu'ici nous les voyions enfin sales et suants, ouvriers et paysans comme nos propres mortels, souvent plus misérables et plus démunis que les plus pauvres domestiques de chez nous."(p 49)
Décolonisation manquée et néocolonialisme
C'est également durant ces années fondatrices que Soyinka pressent l'échec futur de la décolonisation.
"Les nationalistes, la première gnération des dirigeants élus et des législateurs de notre nation semi-indépendante commençaient à visiter massivement la Grande-Bretagne. Nous observions leurs airs avantageux, leurs dépenses ostentatoires, leur condescendance cultivée, leur mépris même à l'endroti des gens qu'ils étaient censés représenter. Il y avait certes des exceptions, mais dans l'ensemble ils ne semblaient pas sortir du pays et du peuple que nous avions laissé derrière nous (...) Cette race étrange contrastait du tout au tout avec les nationalistes engagés et solides entre les mains desquels nous avions imaginé que le pays pourrait être remis en toute sécurité tandis que nous entreprendrions notre marche romantique vers l'Afrique du Sud."(p 56-7)
De retour au pays en 1960, pour fair une recherche sur le théâtre traditionnel, grâce à une bourse Rockfeller, il parcourt en Land-rover "l'Est, le Nord le Sud (du Nigéria) à volonté (...) la totalité de la côte ouest-africaine sur la piste des festivals et des compagnies théâtrales traditionnelles." (p 62)
Mes incursions hors du Nigéria (...) déclenchèrent en moi une habitude de demeurer stupéfait devant des divisions dépourvues de sens : Ghanéens, Togolais, etc., que signifiaient ces noms pour ceux qui le découvraient ? Cultures et langues différaient à l'intérieur de chaque nation aussi souvent et aussi profondément qu'elles se retrouvaient identiques de part et d'autre des frontières des espaces nationaux (...) Cela était vrai de ces entités avant l'indépendance et cela le reste aujourd'hui dans une large mesure."(ibidem)
Ce fait largement connu constitue un des éléments d'appréciation de la "décolonisation manquée". La persistance des frontières coloniales fait partie de la stratégie de contrôle maintenu des ex-puissances sur leurs anciennes dépendances.
Quoi qu'il en soit, ce périple est l'occasion pour Soyinka de s'ancrer sur la terre africaine. Il cite un poème exprimant son sentiment d'alors, et qui a donné son titre à ce livre :
"Voyageur, il te faut partir
A l'aube
Je te promets les merveilles de l'heure sainte..." (p 68)
Et il ajoute : "Mon obsession de la route avait une rémunération concrète : c'était un talisman qui me protégeait de l'aliénation, cette altération de l'individu séparé de son être communautaire." (p 69)
Cette lucidité maintenue lui permet de percevoir le trucage des premières élections par le colonisateur britannique : trucage confirmé par la suite par des fonctionnaires repentants (p 72-3).
Cette démocratie confisquée ne tarde pas, comme dans bien des pays nouvellement "indépendants", à battre de l'aile. Les clivages ethniques, manipulés comme ailleurs par la puissance coloniale, n'iront qu'en se renforçant. Et ce sont des militaires qui prendront périodiquement le pouvoir par la force, soi-disant pour "rétablir l'ordre"... mais en continuant à manipuler le même poison identitaire, sur fond de corruption généralisée.
Malgré cela, l'aspiration à la démocratie et au respect des droits humains et de la loi persiste.
Jusqu'au milieu des années 60, Soyinka participe à ce mouvement qui culmine lors des élections de 1965 dont il dénonce la tentative de confiscation par le parti au pouvoir par une intervention "sauvage" à la radio d'Ibadan, capitale de la région Ouest, où il enseigne à l'Université, ce qui lui vaut l'emprisonnement et un procès qui se conclut par sa relaxe (pp 104-128).
Malheureusement cet épisode débouche sur le premier coup d'Etat militaire de la courte Histoire du Nigéria, le 15 janvier 1966. Et c'est le début d'une tragédie.
Ethnicisation et pouvoir autoritaire
Les hommes mis au pouvoir par le gouvernement britannique étaient issus des milieux conservateurs et féodaux du Nord du pays, des Haoussas par ailleurs musulmans. Ce fut le début d'une "ethnicisation" de la vie politique renforcée par les pratiques anti-démocratiques et autoritaires.
C'est ainsi que le coup d'Etat militaire de janvier 66 fut réalisé par des officiers du Sud-Est, des Igbos, et se solda par des règlements de compte anti-Haoussas.
Soyinka ne nous cache pas que cela réjouit beaucoup de gens du Sud. Lui-même entre en relation amicale avec l'un de ces putschistes, le lieutenant-colonel Adekunle Fajuyi, nommé gouverneur de la région Ouest (p 132-3).
Aussi, quand des massacres ethniques d'Igbos habitant le Nord ont lieu au printemps, il ne s'agit que du signe annonciateur d'un second coup d'Etat militaire en juillet, qui tourne au règlement de comptes anti-Igbos.
La genèse de la guerre du Biafra vue de l'intérieur
Tous ceux qui avaient l'âge de lire ou regarder la télévision en 1968 se souviennent des images insoutenables d'enfants biafrais affamés par le blocus des troupes fédérales. Le Biafra est le nom donné par les Igbos sécessionnistes (dans ma mémoire on disait Ibos) à leur pays constitué par le Sud-Est du Nigéria.
Soyinka fut au coeur des événements politiques qui menèrent à cette guerre.
Il tord le cou d'entrée à une légende pseudo-marxiste sur l'origine de la guerre : la découverte des gisements pétroliers sur les côtes biafraises et donc la manipulation des dirigeants sécessionnistes par les mulitnationales du pétrole : "La découverte d'énormes réserves de pétrole dans l'Est surtout dans le delta du Niger, contribua incontestablement à inciter les dirigeants du Biafra à cette sécession, mais ce serait déformer l'histoire que de tenter de minimiser le traumatisme subi par les Igbos et de donner à penser – comme certains commentateurs ont cherché à le faire – que ce fut l'appât des richesses pétrolières qui les poussa au séparatisme. Lorsqu'un peuple a été atteint à un tel degré dans son humanité qu'il n'y a pour l'évoquer que le terme de génocide, il a le droit de rechercher une identité qui le sépare de ses agresseurs." (p 134)
Pour autant, loin de soutenir le séparatisme, Soyinka va faire partie de ceux qui recherchent une "troisième voie" entre les deux camps qui vont s'affronter.
Ce fut le cas avant le 30 mai 1967, date de proclamation de l'indépendance du Biafra, et après, jusqu'à ce que la logique de guerre empêche toute possibilité de médiation.
Le récit de toutes ces tentatives d'éviter le pire est fascinant (pp 131 à 181) et aboutit à l'emprisonnement de Soyinka par les autorités fédérales après sa rencontre rocambolesque avec le général Obasanjo, commandant des troupes de la région Ouest, auquel il transmet le message du général Victor Banjo, yorouba comme eux et allié des sécessionnistes, qui venait de conquérir la région Centre-Ouest, afin d'obtenir sa neutralité bienveillante pour pouvoir marcher sur Lagos la capitale fédérale et rétablir l'unité du pays. Nous sommes en août 1967.
Obasanjo répondit négativement et dénonça Soyinka.
Cette dernière tentative débouche donc pour Soyinka sur 28 mois d'emprisonnement, dont 22 au secret (p 185), jusqu'en janvier 1969.
Il a auparavant perdu toute illusion sur la possibilité de la "3e voie" : "La centralisation – qui s'en serait étonné ? - avait fait un retour en force. Si vous ne vous incliniez pas totalement devant l'autorité centrale, vous étiez considéré comme ayant rejoint le camp des rebelles, c'est-à-dire le diable. Vous étiez un facteur de déstabilisation (...) vous étiez un agent du néocolonialsime, et qu'importait si dans les coulisses les anciens maîtres coloniaux, les Britanniques, appuyaient solidement le régime." (p 183)
Mais, à sa sortie de prison, il a eu le temps de réfléchir au contre-slogan à opposer à la "ritournelle nationale" : "Garder uni le Nigéria/Est une tâche qui se fera". A ce slogan, il oppose, à sa descente d'avion à Ibadan : "Pour que le Nigéria s'unisse/Il faut que soit faite justice"(p 185).
La réaction négative du président de la Cour Suprême du Nigéria à sa déclaration le prend de court, voire le traumatise à lire les pages d'autojustification qu'il y consacre (pp 185-190).
Un pays durablement traumatisé par la guerre
Mais ce traumatisme n'est rien comparé à celui subi par le pays tout entier : ce traumatisme est celui d'une démission de la société civile face aux militaires et à leurs "valeurs".
Soyinka pointe bien la nature de cette nouvelle servilité face aux brutes en uniforme : celui d'une "nation qui implorait d'être foulée aux pieds"(p 191). Et de militaires ivres de leur puissance qui s'arrogent à présent tous les droits. On va compter entre 1966 et 1993 pas moins de 9 coups d'Etat militaires, selon la chronologie de la vie politique nigériane de 1960 à 2005 donnée en annexe (p 645-650). Encore faut-il ajouter que le seul président élu entre 1998 (mort du général Sani Abacha) et 2005, dans des conditions contestables, est un ancien général putschiste...Olusegun Obasanjo (déjà rencontré plus haut, en août 1967, chef de l'Etat issu du 3e coup d'Etat de 1975, qui succède à son collègue assassiné Murtala Mohamed, en 1976).
Le pouvoir ne revient aux civils que de façon fugitive, entre deux périodes d'arbitraire militaire, et sous la double pression populaire et internationale qui doivent se combiner pour faire lâcher le pouvoir aux galonnés.
On peut noter des épisodes particulièrement significatif de "mise en condition" de la société pour la faire taire. Par exemple celui de la loi rétroactive du général Buhari punissant de mort le trafic de drogue en 1984. "Trois jeunes gens furent fusillés publiquement peu de temps après dans une volonté délibérée de terroriser la nation. (...) Des protestations individuelles et collectives s'élevèrent contre la condamnation à mort de ces trois jeunes gens. La société des quakers et quelques organisations de femmes menèrent une campagne intensive. Le jour de l'exécution, ce fut comme si tout le pays était frappé de stupeur. On la lisait sur le visage des gens que l'on croisait dans les rues, dans les bureaux, les halls d'hôtel, tous figés en une question unique : "Allaient-ils oser ? Un tel événement allait-il vraiment se produire ?" Il eut bel et bien lieu." (p 291) Et Soyinka de gloser sur l'insensibilisation des Nigérians par la "nouvelle culture des exécutions publiques" qu'il date de l'époque de la guerre civile (ibidem). Or cette nouvelle exécution fit exception à cette nouvelle règle. Ce qui explique peut-être la survenue rapide d'un nouveau coup d'Etat militaire et l'arrivée du général Babangida aux affaires dès 1985.
Or ce nouvel homme fort qui promet le retour à la démocratie fait tout pour en retarder la mise en place. Un scénario qu'on verra se reproduire lorsqu'un nouveau dictateur sans scrupules, Sani Abacha, brute sanguinaire avérée, arrivé au pouvoir en 1993, mourra à son poste et cèdera la place à un autre général, en juin 1998.
Entre tous ces généraux, Soyinka joue au plus fin, ce qu'il appelle "dîner avec le diable" (p 231-331). Son prix Nobel, reçu en 1986, lui sert de Sésame pour s'inviter chez les Grands et tenter d'infléchir des décisions.
Face à un autre traumatisme de guerre en république Sud-africaine
De toutes ces tentatives, la plus notable est certainement celle qu'il fit de s'interposer entre l'ANC et le chef zoulou Buthelezi lors de la véritable guerre civile qui s'empara de l'Afrique du Sud après le démantèlement de l'apartheid et la libération de Nelson Mandela (p 334-351).
Tout commence par un dîner à l'Elysée organisé par Danielle Mitterrand autour de Nelson Mandela. Celui-ci est accompagné de sa femme Winnie, de Cyril Ramaphosa et de Thabo Mbeki, dirigeants de l'ANC.
Pour Soyinka, qui en rêvait depuis longtemps, c'est l'occasion de faire enfin connaissance avec Mandela...et de découvrir sa différence de perception des enjeux avec ses camarades du Bureau politique de l'ANC. Ceux-ci, contrairement à lui, et Thabo Mbeki en particulier, ne veulent pas entendre parler d'un compromis avec Buthelezi et encore moins d'une rencontre avec lui.
Par la suite, catastrophé par les règlements de compte réciproque entre l'Inkatha de Buthelezi et l'ANC , Soyinka va tenter de mettre en place une médiation à travers les dirigeants nigérians et béninois, en pure perte en raison du refus des dirigeants de l'ANC.
C'est finalement Mandela tout seul qui, cours-circuitant tranquillement son exécutif, prend l'initiative de rencontrer Buthelezi pour mettre fin au massacre (p 351).
Cet épisode confirme le caractère funeste et inexorable des logiques de guerre, et le rôle parfois déterminant d'une autorité morale, comme ici Mandela, pour y mettre fin.
La mentalité forgée par une longue pratique de la violence parmi les dirigeants de l'ANC s'oppose ici à la réflexion solitaire d'un homme longuement enfermé sur les impasses de la violence.
L'expérience de l'exil et la question de la violence juste
Après un intermède sur son expérience d'acteur, Soyinka, devenu un exilé nous raconte son séjour à la Jamaïque, puis revient sur l'attribution du Nobel, bien avant son exil donc, avant de revenir sur les conditions qui l'y ont amené (avec la description dantesque de son voyage vers Lagos depuis le Bénin voisin alors que le Nigéria est en pleine émeute contre le général Babangida, situation qui amène à l'ultime coup d'Etat du général Abacha...qui pousse finalement Soyinka au départ.
Contrairement aux dictateurs précédents, Soyinka n'a aucun atome crochu avec Abacha...qui le lui rend bien en développant une campagne de calomnies à son encontre (p 528-34).
Un chapitre est ensuite consacré à la condamnation à mort, qui alerta l'opinion internationale, de Ken Saro-WIwa et de huit compagnons, Ogoni comme lui, ayant dénoncé la pollution pétrolière qui affectait les conditions de vie de leur communauté. En l'occurrence, il y a de fait connivence, sinon complicité, entre le régime et la société Shell.
Malgré la mobilisation internationale, Ken Saro-Wiwa et ses compagnons sont exécutés le 10 novembre 1995.
Suit pour finir une longue méditation sur la violence, avec quelques cas d'école de discussions ou d'interventions sur le sujet. Notamment sur la justification du terrorisme contre des personnes innocentes (p 554-561).
Mais elle débouche sur le cas très concret et très immédiat de la remise en cause du pouvoir du général Abacha : les moyens pacifiques y suffiront-ils ? (pp 561-578)
Finalement, le dilemme sera tranché par la mort naturelle du dictateur en juin 1998. Et son successeur le général Abdulsalami s'empresse d'organiser une rencontre avec Soyinka pour négocier les conditions de son retour. (p 596-612)
Et le livre s'achève donc par le retour de Soyinka "en ces lieux qu'(il) n'aurai(t) jamais dû quitter" (p 637).