Méditerranée : l'Europe au défi

Publié le par Henri LOURDOU

Les gouvernements n’arrivent pas à faire face aux enjeux posés par les migrations. La plupart d’entre nous voulons soutenir des personnes qui en ont besoin, parce que nous ne pouvons pas être indifférents à leur sort. Des millions de personnes se sont mobilisées pour apporter leur soutien. Aujourd’hui, nous voulons être entendus. Exigeons une Europe accueillante ! Nous appelons la Commission européenne à agir.

  1. Des citoyens de toute l’Europe souhaitent parrainer des réfugiés pour leur offrir un foyer sûr et une nouvelle vie. Nous voulons que la Commission offre un soutien direct aux groupes locaux venant en aide aux réfugiés qui se voient délivrer un visa national.

  2. Nul ne devrait être poursuivi ou se voir infliger une amende pour avoir apporté une aide humanitaire ou un toit. Nous voulons que la Commission empêche les États membres de punir les citoyens solidaires.

  3. Tout le monde a droit à la justice. Nous voulons que la Commission garantisse des moyens et des règles plus efficaces pour défendre toutes les victimes de l’exploitation par le travail et de la criminalité en Europe, ainsi que toutes les personnes victimes de violations des droits de l’Homme à nos frontières.

 

https://www.weareawelcomingeurope.eu/fr/sign_the_petition/

Partenaires français de l'ICE :

Emmaüs France, Fédération Entraide Protestante, JRS France, La Cimade, Ligue des Droits de l'Homme, Le mouvement.

" We are a welcoming Europe : let us help !"


 

Initiative Citoyenne Européeene

1 million de signatures à recueillir pour obliger (Traité de Lisbonne) la Commission Européenne à proposer une loi

L'initiative citoyenne européenne a été instituée par le traité de Lisbonne et conçue pour offrir aux citoyens la possibilité d'influer sur les programmes de travail de la Commission dès avril 2012, lors de l'entrée en vigueur du règlement relatif à l'initiative citoyenne européenne qui met en œuvre les dispositions du traité.

Une fois enregistrée officiellement, une initiative citoyenne européenne permet à un million de citoyens issus d'au moins un quart des États membres de l'Union d'inviter la Commission européenne à présenter des propositions d'actes juridiques dans des domaines relevant de sa compétence.

Conformément aux conditions de recevabilité, telles que prévues par le règlement relatif à l'initiative citoyenne européenne, l'action proposée doit, pour être acceptée, manifestement relever des attributions de la Commission en vertu desquelles elle peut présenter une proposition d'acte juridique, et elle ne doit pas être manifestement abusive, fantaisiste ou vexatoire, ni manifestement contraire aux valeurs de l'Union.

Pour soutenir une initiative citoyenne européenne, vous devez être citoyen de l'UE (ressortissant d'un État membre de l'UE) et avoir l'âge de voter aux élections du Parlement européen (18 à l'exception de l'Autriche où l'âge de vote est fixé à 16 ans). Pour plus d'informations sur votre éligibilité à signer, veuillez vous reporter au site web de la Commission européenne.

 

Les règles de collecte des signatures sont établies par chaque État membre de l'UE. Certains États membres exigent des règles différentes pour la collecte des signatures, telles que la saisie de votre numéro de passeport. Toutes les informations que vous saisirez seront sauvegardées sur des serveurs sécurisés et seront uniquement utilisées dans le cadre de l'ECI et validant votre signature.

 

En France il faut mentionner le n° de sa CNI (Carte Nationale d'Identité ) et compléter le formulaire en ligne comportant date et lieu de naissance, nom et prénoms complets et adresse postale.

Initiative citoyenne européenne: la Commission enregistre l'initiative «Nous sommes une Europe accueillante: apportons notre aide!»

Bruxelles, le 14 février 2018

.La Commission européenne a décidé aujourd'hui d'enregistrer l'initiative citoyenne européenne intitulée «Nous sommes une Europe accueillante: apportons notre aide!», La décision d'enregistrement prise par la Commission ne concerne que la recevabilité juridique de la proposition. À ce stade, la Commission n'a pas analysé le fond.

L'enregistrement de cette initiative aura lieu le 15 février 2018 et marquera le début d'un processus de douze mois au cours duquel les signatures de soutien seront collectées par ses organisateurs. Si, en l'espace d'un an, l'initiative recueille un million de déclarations de soutien, provenant d'au moins sept États membres différents, la Commission disposera d'un délai de trois mois pour réagir. Elle pourra décider de faire droit à la demande ou non, mais dans les deux cas, elle sera tenue de motiver sa décision.

Initiatives ayant déjà reçu le nombre de signatures requises et leur suivi.

Voir :

http://ec.europa.eu/citizens-initiative/public/initiatives/successful

Alain BLONDY

Le monde méditerranéen

15 000 ans d'histoire

(Perrin, 2018, 448 p.)

 

Cette ambitieuse synthèse est d'une érudition rigoureuse. Cependant, comme toute entreprise historique, elle est tributaire du présent qui la voit naître.

Aussi ne doit-on pas s'étonner que sa conclusion débouche sur l'idée d'une fragmentation indépassable de cet espace, pourtant parfois pensé comme le creuset d'une civilisation commune, en héritage de feu l'Empire romain notamment.

Il est vrai que dans cette chronique très riche, les batailles et les massacres, l'insécurité guerrière, l'emportent très largement sur les fugaces périodes de paix et de sécurité.

Il n'en demeure pas moins pourtant que ces dernières apparaissent clairement comme les plus prospères. Et c'est donc un puissant motif à soutenir tout ce qui va dans le sens de la paix, c'est-à-dire les initiatives de coopération et la mise en place de règles communes garantissant les droits égaux de chacun.

Et c'est le recul en cours sur ces points qui amène l'auteur à déplorer qu' "en 2006, soit cinq ans après les attentats du 11 septembre, le nombre de migrants ayant péri dans les flots (de la Méditerranée) équivalait déjà à une fois et demie le nombre des victimes du World Trade Center". ( p 443)

Est-il besoin d'ajouter que douze ans plus tard, la situation s'est encore aggravée, faisant de la Méditerranée de loin la mer la plus mortelle du globe ?

Et le terrible paradoxe est que le nombre de touristes dans les 21 pays bordant cette mer n'a fait que croître depuis 50 ans : 90 millions en 1971, près de 300 millions aujourd'hui (p 363-364).

Ainsi, alors que les pays de l'UE pratiquent la "non-assistance systématique à personnes en danger" et se ferment de plus en plus à une immigration pourtant irrésistible, leurs touristes continuent impavidement à venir chercher le soleil et la mer sur les côtes méditerranéennes.

Cette espèce de schizophrénie dit bien des choses de la mentalité restée coloniale de l'Europe, et de la nécessité de la dépasser.

Pour cela, il reste encore à se déprendre de ces jugements politiques essentialistes et condescendants, soi-disant appuyés sur l'histoire, tel que celui qui échappe à l'auteur à propos de la Libye : " Sa disparition (il parle de Khadafi) et l'anarchie politique libyenne qui lui a succédé ont laissé le champ libre aux trafiquants de Noirs, passeurs ou marchands d'esclaves,qui ont caractérisé ce pays depuis la nuit des temps."(p 366)

En effet, outre que ces trafics découlent directement de la politique de fermeture migratoire des pays de l'UE, rien n'autorise à déduire de l'histoire une vocation éternelle d'un pays à pratiquer la violence la plus archaïque.

Malgré cette restriction, nous retiendrons cependant la grande précision chronologique et factuelle de cet ouvrage, avec des aperçus étonnants, tel que celui du renoncement des Alliés à forcer le blocus ottoman sur la Mer Noire comme l'une des causes de l'effondrement de l'empire tsariste en 1917...(p 333)

Mais également le rappel des fluctuations de la politique française en Syrie et au Liban et britannique en Iraq et en Palestine de 1918 à 1939...et leurs effets délétères. (p 334-337)

Publié dans Europe, Histoire, Immigration

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