De quel enfer les bonnes intentions des associations d'aide aux exilés pavent-elles le chemin ?

Publié le par Henri LOURDOU

De quel "enfer", les "bonnes intentions"

des associations d'aide aux exilés

"pavent-elles le chemin" ?

 

 

Il faut parfois aller au bout des raisonnements implicites. Ainsi, encore une fois, l'éditorial du "Figaro", quotidien de la Droite respectable, du 29 août 2017, nous alerte sur les dangers des "bonnes intentions" des associations d'aide aux exilés.

Car celles-ci, nous dit-il pourraient "saper le système du droit d'asile et nourrir les populismes". "L'Histoire l'a montré, les mouvements de population, quand ils sont trop massifs, sont source de convulsions." Et "Nos capacités d'accueil sont saturées, nos systèmes sociaux exsangues." Conclusion : "Les bonnes intentions, comme souvent, peuvent être désastreuses."

Tous ces prétendus constats demanderaient à être discutés. A partir de quand un mouvement de population est-il "trop massif" ? Nos capacités d'accueil sont-elles vraiment "saturées" ? Et nos systèmes sociaux sont-ils si "exsangues" ?

Mais contentons-nous de nous arrêter sur le rôle supposé néfaste des "bonnes intentions" associatives.

Supposons donc que toutes ces associations d'aide aux exilés, Cimade, RESF et autres, cessent subitement toute activité.

Que se passerait-il ?

Les arrivées cesseraient-elles magiquement ? Non bien sûr.

Par contre les conditions de prise en charge des arrivants se modifieraient dans le sens suivant : ce seraient bien évidemment les réseaux criminels qui prendraient la relève; ceux auxquels la volonté de stopper ces arrivées a déjà livré le contrôle total du voyage, avec les violences, rackets et trafics déjà largement documentés par diverses enquêtes journalistiques.

C'est pourquoi, il faut défendre ces associations et leurs "bonnes intentions".

Car, revenons-y, ce n'est pas parce qu'on décrète que "la nouvelle vague venue d'Afrique est essentiellement composée de migrants économiques" que cette vague va se tarir aussitôt pour autant. "Mieux contribuer au développement des pays de départ" est certes louable, mais cela ne va pas avoir des effets immédiats ni radicaux. Quant à "renforcer les contrôles et les frontières" n'est-ce pas ce qu'on fait depuis 30 ans en Europe avec le résultat, rappelé ci-dessus, d'avoir totalement laissé le contrôle aux réseaux criminels sur les mouvements de population ?

En l'occurrence, ceux qui pavent le chemin de l'enfer sont ceux qui, comme "Le Figaro" et les gouvernants européens, refusent de voir la réalité : les migrations ne s'arrêtent ni ne se décrètent.

En continuant cette politique du déni, ils ne font que renforcer les réseaux criminels de passeurs.

Le seul bon conseil qu'on pourrait pourtant leur donner est celui-ci : puisque ces mystères vous dépassent, soyez-en les organisateurs. Autrement dit : ouvrez vos consulats, vos ambassades et vos frontières à une immigration légale que vous pourrez connaître vraiment, pour pouvoir enfin l'organiser au bénéfice de tous.

Publié dans Immigration, Europe

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