Retraites 1999 : un débat qui s'annonce difficile

Publié le par Henri LOURDOU

Le débat sur l’avenir des retraites s’annonce difficile : entre ceux qui voudraient nous “refiler” des fonds de pension par capitalisation qui n’ont rien à voir avec les problèmes de financement de nos retraites par répartition, et ceux qui ne veulent rien changer au statu quo, il va falloir être vigilants et cohérents. devra s’exercer par rapport aux dramatisations excessives et aux impasses sur un ou plusieurs “leviers”possibles d’ajustement (notamment celui des cotisations, trop systématiquement écarté par le patronat et le gouvernement).

La vigilance

La cohérence devra être opposée au discours pseudo-solidaire de certains syndicats corporatistes, qui masquent derrière certaines proclamations généreuses la défense d’intérêts très particuliers. C’est le cas pour certains syndicats d’enseignants.

Quand on lit attentivement les textes préparatoires au prochain congrès national du Snes-FSU (prévu du 29-3 au 2-4 prochains : cf supplément au n°486 de l’US), on ne peut que s’interroger sur la cohérence des positions défendues.

D’un côté le texte affirme se placer “dans la perspective de solutions à l’ensemble des problèmes de retraite qui solidarisent tous les salariés. Cela implique de travailler au rapprochement des droits de tous les salariés et à celui des contributions des actifs et des employeurs de tous les régimes.”

Fort bien : qui peut être contre de telles intentions ?

 

Autrement dit la seule source de financement des charges nouvelles de retraites des fonctionnaires doit être les impôts.

 

On doit bien finalement constater que le propos du Snes se ramène de fait à la simple proposition : “Touche pas à ma retraite!” Programme dont la “hauteur de vue” ne semble pas adaptée aux enjeux réels!

A nous de montrer ,sur ce terrain comme sur d’autres,que le syndicalisme peut conjuguer intelligence et solidarité! (cf le dossier spécial de l’Echo de l’école n°312 du 22-10-98 sur les retraites).

Revenons donc à la proclamation initiale sur le rapprochement entre catégories de salariés : que faut-il conclure de ce qui précède ? Le Snes nous propose-t-il de financer toutes les nouvelles charges de retraites par l’impôt ? Il semble bien qu’il y ait contradiction entre le flou des propositions d’élargissement de l’assiette des cotisations, formulées sous forme de questions et non chiffrées, et la reconnaissance d’”ajustements à opérer rapidement”.Mais les choses se brouillent dès qu’on entre dans le concret : concernant le régime spécial des fonctionnaires de l’Etat (dont font partie les enseignants), il est affirmé plus loin que “le financement des charges induites par l’augmentation du nombre de retraités et du niveau des pensions relève de celui (=le financement) de l’ensemble des finances publiques.”
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