Le mélenchonisme, stade suprême du présidentialisme ?

Publié le par Henri LOURDOU

Le mélenchonisme, stade suprême du présidentialisme ?
Le mélenchonisme, stade suprême du présidentialisme ?

Le mélenchonisme stade suprême du présidentialisme ?

 

Moi je n'avais rien demandé, mais voici que je trouve dans ma boîte aux lettres ce 8 mars 2021 au matin le tract reproduit ci-dessus.

Il me faut donc prendre en compte le fait que certains n'ont rien appris du séisme électoral de 2017 en France, ni de ce qui se passe dans le monde depuis.

C'est visiblement le cas de Jean-Luc Mélenchon.

 

Il poursuit imperturbablement son rêve néo-mitterrandien vintage d'une candidature autoproclamée qui pourrait nous éviter, pense-t-il, la calamiteuse répétition d'un duel Macron-Le Pen au 2d tour de 2022.

 

Pour cela, il fait donc appel directement au peuple dans la vieille tradition bonapartiste française. Et essaie d'inverser son image de "grand imprécateur" en martelant le mantra "Nous sommes pour", dont le contenu politique est à peu près aussi consistant que "le changement c'est maintenant" de Hollande en 2012...

Il n'hésite pas à tenir des discours contradictoires, voire paradoxaux qui témoignent d'un souverain mépris du peuple, comme tous les démagogues.

Ainsi il n'hésite pas à proclamer que son objectif est de "changer notre pays de fond en comble (pour) lui donner la puissance morale, intellectuelle, scientifique et culturelle dans laquelle la France peut exceller." Une affirmation mégalomane qui flirte avec le nationalisme le plus éculé.

Son discours alterne le "je" (omniprésence des "je" et des "mon, ma": j'en ai compté 11 dans un texte pourtant assez court) et un "nous" qui n'est jamais explicité, ni situé (à quoi renvoie-t-il ? Le lecteur ne le sait pas : un parti, un mouvement ? Le Parti de Gauche et La France Insoumise existent-ils encore ?)

Mais le plus choquant de ses paradoxes est de proclamer sa volonté de "rendre le pouvoir au peuple" à travers une "assemblée constituante" en commençant par le confisquer à travers la personnalisation présidentielle.

Ce paradoxe est au coeur de ce qui a anémié la Gauche depuis 1965. Et c'est avec lui qu'il faut commencer par rompre en mettant en avant, à l'opposé de la recherche actuelle du "candidat présidentiel idéal", la nécessité d'un programme commun de gouvernement des partis de gauche et écologistes.

Hors de ce chemin, il n'y a que défaite ou désillusion. On a assez donné.

 

Personnellement, en cas de second tour Macron-Le Pen en 2022, je voterais Macron sans illusion comme je l'ai fait en 2017.

En cas de second tour Mélenchon-Le Pen, je voterais Mélenchon sans illusion non plus.

 

Mais le pire n'étant jamais sûr, je continuerai à me battre pour une candidature d'union des gauches et des écologistes, reflétant un accord de gouvernement basé sur un programme commun et des candidatures communes aux législatives.

Publié dans politique, unir les gauches

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