Politique de non-accueil et nécessité d'une alternative

Publié le par Henri LOURDOU

Politique de non-accueil des exilés :

La nécessité d'une autre politique

 

La politique de communication de l'Elysée n'est jamais que de la communication et rien d'autre.

 

Un dérisoire rideau de fumée

 

Un célèbre quotidien du soir a beau servilement mettre à sa "une" en gros titre : "Migrants : des propositions pour une véritable politique d'intégration", la vacuité du rapport Taché est rendue à sa vérité dans les pages-mêmes de ce quotidien.

C'est en effet dans les pages "analyses et débats" que la réalité est reléguée par "Le Monde" daté du 20 février 2018.

La tribune de Pierre ACHOUR et Paul-Elie LEVY résume fort bien les véritables enjeux et les bonnes réponses qu'iil faudrait leur apporter.

L'hypocrisie macronienne tout d'abord (héritée reconnaissons-le des gouvernements précédents) : "envolées grandiloquentes sur la tradition de l'accueil français, d'une part; chasse à l'immigré et pratiques administratives crispées et impitoyables de l'autre."

La défausse sur nos voisins de cet accueil non assumé : "car si les gouvernements français avaient su se montrer solidaires de l'Allemagne, qui a accueilli plus de un million de réfugiés, l'extrême-droite allemande n'aurait jamais peut-être atteint de tels scores aux élections législatives."

Et cette défausse persiste et se renforce : "L'effort annoncé par Emmanuel Macron pour les prochaines années est dérisoire comparé aux prévisions d'accueil annoncés par nos partenaires."

Car l'urgence est à nos portes : la Grèce et l'Italie ploient sous l'afflux.

 

La nécessité d'une autre politique

 

Et le phénomène n'est pas conjoncturel : "Car l'arrivée de réfugiés extra-européens sera un phénomène structurant au XXIe siècle. (...) La seule approche qui prenne en compte les futurs migrants annoncés doit s'appuyer sur une prévision annuelle de 150 000 réfugiés pendant les cinquante prochaines années."

C'est à un véritable changement d'échelle, à la fois quantitatif et qualitatif, qu'il faut procéder. En associant les citoyens et associations déjà mobilisés pour l'accueil, au lieu de les stigmatiser et de les réprimer.

"Il y a urgence à revoir la politique migratoire de la France. Sinon, ce que l'actualité donne à voir n'est que les prémices d'un désastre européen dont nous porterons la principale responsabilité."

On ne saurait mieux dire.

 

L'aveu d'une fuite en avant irresponsable

 

Il n'aura pas fallu longtemps pour que l'opération de propagande tentée avec la publication du "rapport Taché" tourne court.

Car, dès le lendemain, "Le Monde" titre en "une" : "Le gouvernement va durcir le droit des étrangers", avec notamment en sous-titres d'appel de "une" : "Le Conseil d'Etat critique le contenu et l'opportunité du projet. Des députés de LRM, comme Sonia Krimi, font de même."

On apprend, ce même 21 février, que les agents de la CNDA (Cour nationale du droit d'asile) sont en grève depuis huit jours et qu'un préavis est déposé à l'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides). Tous sous tension, ils voient mal comment ils pourraient appliquer le raccourcisssement des délais prévu par le projet de loi.

Malgré le plaidoyer "pro domo" de Gérard Collomb dans "Le Parisien" du 21 février, tous ses arguments sont faciles à démonter pour qui connaît un minimum le dossier.

Il devient alors clair que ce projet de loi "a une fonction politique d'affichage avant de viser à améliorer les situations de terrain."("Un texte qui fait quasiment l'unanimité contre lui", "Le Monde", 21 février, p 9).

 

La responsabilité est du côté associatif et de certains élus locaux

 

Actuellement se tient, dans la dynamique des "Etats généraux des migrations" lancée par 470 associations, une première convention nationale. En voici le texte de présentation et le lien pour en signer le manifeste :

Vous trouverez le texte du Manifeste de la convention nationale portant sur « l’Accueil et les Migrations » qui se réunie à Grande-Synthe les 1er et 2 mars prochains.

Ce texte a une ambition, celle de réunir des acteurs engagés sur les questions de l’accueil des exilés.

Il s’inscrit dans une dynamique d’ensemble, réunissant les associations, les ONG, les élus, pour dé-

battre, proposer et militer sur les droits des exilés au-delà de leur statut.

C’est évidemment un texte militant qui se base sur toutes les expériences positives menées déjà dans tout le pays lorsque toutes les forces vives travaillent en commun, dans le respect mutuel.

Nous proposons, pendant la convention et après celle-ci, ce manifeste, à votre signature, parce que nous croyons à l’optimisme de la volonté.

Damien CAREME

Maire de Grande-Synthe

http://convention-accueil-grande-synthe.fr/index.php/le-live-et-le-manifeste/

 

C'est dans ce cadre que doit se construire une alternative européenne à la politique de non-accueil qui doit impérativement trouver un débouché politique majoritaire.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article